On my way home !

Ce jour-là était un beau jour pour débuter la matinée, je faisais le déjeuner à William et Benjamin et tandis que mon propriétaire s'occuper à préparer ses affaires et à s'habiller, je m'occupais du jeune Benjamin. Son père allait l'emmener à l'université en voiture comme à son habitude et ensuite partir au travail. Brillant élève, il avait réussi avec mention pour l'année supérieure. Un jeune homme remarquable ses professeurs soutenaient à chacune de leurs paroles.

Enfin parti de la maison, je m'occupais de celle-ci. En commençant par le bureau de William, je pris un chiffon et commença par le haut pour ensuite prendre l'aspirateur et finir par le bas. En rangeant, je vis des documents dont je n'avais pas accès en général. Quand vint le message de mon propriétaire me disant qu'il les avais oubliés, je les pris et parti rapidement en direction de l’hôpital.

À l'accueil, je me présentais rapidement pour ensuite le chercher dans celui-ci. Après quelques minutes j'eus quelques instants pour les lui donner avant qu'il retourne à ses activités. En voulant rentrer à la maison je fis un petit détour pour prendre des photos à Central Park. C'est ainsi que je le vis, l'ancien collègue de William. Que faisait-il ici ? Je m'approchais de lui pour le lui demander.

-Bonjour, PN32K8PZ. Que faites-vous ici ? N'êtes-vous pas censé travailler ?

William m'avait dit qu'il n'était pas revenu à l’hôpital depuis déjà un bon moment, mais il n'a jamais su pourquoi celui-ci avait déserté. Des rumeurs avaient bien sûr été dîtes par rapport à sa possible déviance, mais mon propriétaire ne préférait même pas y penser. Pas qu'il déteste les déviants, loin de là. Il était surtout inquiet qu'on le démantèle si quelqu'un venait à le retrouver.

-Préférez-vous que je vous appelle Doc, pendant que nous ne sommes pas en lieu sûr à propos de votre condition ?

Si après tout il se faisait passer pour un humain, il valait mieux que je lui donne le prénom par lequel mon propriétaire l'avait appelé si souvent. Ce serait certainement plus sûr pour lui, je présume. Ce n'était pas dans mon programme la façon dont je devais me comporter quand un androïde devenait déviant, mais mon propriétaire m'a dit qu'il fallait jouer le jeu et faire comme s'il était un humain.

-Mon propriétaire s'inquiète beaucoup par rapport à votre état de santé, monsieur Doc. Il aurait aimé savoir ce qu'il advenait de vous en tant qu'amis bien entendu. Il croit avoir compris la raison de votre départ et d'un autre côté ne la comprend pas tout à fait.

Il savait qu'il avait tourné déviant sinon il n'aurait jamais abandonné son poste comme ça. Mais pourquoi avait-il risqué de passer inaperçu parmi les humains quand il pouvait très bien le faire chez les androïdes. Après tout il serait bizarre de voir deux même personnes dans la rue surtout si l'un portait une led et l'autre non.

Assis dans l’herbe, Doc regardait simplement ce qui l’entourait. Pas mal de gens circulaient sans lui prêter attention, trop occupés à autre chose. L’androïde appréciait de voir les humains en dehors de l’hôpital. Il les découvrait autrement. Il découvrait aussi plein d’autres choses qu’il ne comprenait pas forcément. Tout ça était nouveau pour lui, étranger. Mais il adorait ça. Il découvrait aussi les animaux, petits êtres qu’il n’avait jamais vu. Après tout, il était fait pour guérir les humains, pas les animaux. Son programme de base n’avait donc pas intégré quoique ce soit à ce niveau là. Alors qu’il regardait des canards se jeter à l’eau, il entendit son numéro d’identification. Personne ne l’appelait comme ça, pas même les médecins de l’entreprise car ils ignoraient ce numéro. Seul Talos pouvait le savoir. Talos et les autres androïdes éventuellement. Il tourna donc la tête pour regarder qui l’interpelait ainsi, un sentiment de peur lui paralysant les membres. Il fut cependant soulagé de voir qu’il s’agissait d’un androïde qu’il connaissait mais fut envahi par un sentiment de culpabilité vu les propos qu’elle entretenait.

« Bonjour mademoiselle Hope. Hé bien… si mais.. ils ne veulent plus de moi. Je ne suis plus… performant. Pas comme ils le voudraient. Ils donnaient des ordres… qui n’avaient pas de sens. »

D’un côté, il était triste de ne plus travailler, de ne plus sauver de vies. Mais d’un autre côté, il était content de pouvoir découvrir plein d’autres choses. C’était comme s’il était né à nouveau. Si l’on pouvait dire ça pour un androïde. Il observa Hope qui n’avait pas l’air de vouloir le dénoncer, fort heureusement. Il fallait dire que personne ne lui avait sans doute demandé quoique ce soit à propos de Doc donc il ne devait pas craindre grand-chose. Il était néanmoins nerveux et cela se voyait.

« Oui je préfère. Même si ce n’est pas vraiment un nom. Même quand nous serons en lieu sûr, je préfère… Je ne suis plus… juste une machine. Ce numéro, je n’en veux plus. »

Peut-être ne comprendrait-elle pas. Elle avait eu le droit à un prénom elle, malgré son statut d’esclave moderne. Lui n’avait pas eu cette chance. Lorsque Hope l’informa de l’inquiétude de son propriétaire à son égard, il se leva, affolé. On le recherchait ? On s’inquiétait de son sort ? Peut-être devrait-il se cacher au lieu de se balader en plein Central Park.

« Je… Ne lui dites rien… Si ça se sait, je retournerais à la fabrique pour… être effacé. Je ne veux pas être effacé… Je vais bien. Je n’ai pas eu de problèmes pour le moment. Je suis bien dehors. C’est très différent de l’hôpital à vrai dire. Ca me plait. Peut-être que je pourrais toujours aider les humains sans être… obligé d’obéir. » Il fit une moue songeuse, comme s’il se parlait à lui-même avant de tourner les yeux vers elle « Et vous ? Tout va bien ? Que faites vous par ici ? »

-Vous n'êtes pas obligé de m'appeler mademoiselle, appelez-moi simplement Hope.

Je n'étais après tout qu'un androïde et non une demoiselle. De plus s'il voulait vraiment se faire passer pour un humain, il valait mieux qu'il suive les mêmes protocoles qu'eux. Ce qui pour la plupart d'entre eux ne se soucierait pas d'appeler une simple androïde mademoiselle.

-Qu'entendez-vous par ne plus être performant ? La déviance apporterait-elle des défaillances à votre système au point de ne plus accomplir pourquoi vous avez été crée ?

Je n'avais jamais entendu chose pareil. La déviance causerait des malfonctions sur les fonctions primaires de la programmation des machines. Cette information allait sûrement plaire à William sans aucun doute. Puis, il me demanda de ne pas l'appeler par son numéro de série ce qui me fit m’interroger.

-Pourquoi ne pas vous donnez un nom ?

Après tout s'il avait vraiment la possibilité de pouvoir désactiver ses fonctions primaires, qu'est-ce qui pouvait l'empêcher d'avoir un nom à présent. Après tout un nom c'était comme un renouveau pour les androïdes. Avant celui-ci nous avions tous notre numéro de série, pourquoi ne profiterait-il pas de cette chance.

-Il n'a pas l'intention de nuire à votre liberté si c'est ce que vous pensez.

William était pour la cause des déviants, il avait entendu leurs plaintes et les comprenait également. Il m'expliqua un jour que si je devenais déviante d'une façon ou d'une autre je serais toujours acceptée dans la famille. Je ne comprenais pas pourquoi il avait autant de sentiments pour une machine.

-Je suis toujours en fonction chez mon propriétaire Monsieur William Smith, je m'occupe de son jeune fils Benjamin. En ce qui concerne ma venue ici, je suis ici pour prendre des photos pour Benjamin. J'ai dû apporter des documents que monsieur Smith avait oubliés, également. Voilà pourquoi je me retrouve ici.

Si mon propriétaire me posait des questions sur Doc alors je serai dans l'obligation de lui répondre, sinon je ferai comme d'habitude et continuerai mes tâches quotidiennes comme si rien ne s'était passé.