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 Until we bleed - Pv : Viktor/Trevor

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Griffin Riverson
Griffin Riverson
Je me suis manifesté : 45 fois sur mes : 35 ans et je préfère : Ca te regarde pas et je dois ma tête à : Kefka

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Message(#) Sujet: Until we bleed - Pv : Viktor/Trevor Until we bleed - Pv : Viktor/Trevor Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 9:17


 
 
 
 
 

Putain, qu’est-ce qu’il fout là ?

La constatation s’abat sur son crâne et la consternation se plaît à y ajouter un coup de hache en plein dans sa face. Le combo est dévastateur, au point où il reste bien 5 minutes, planté comme un lampadaire, en plein milieu de la rue. Mais comme tout lampadaire en plein jour, Griffin sert franchement à rien, si ce n’est à prendre un peu de place sur le trottoir et gêner les passants. On le bouscule et le geste le ramène un peu à la réalité, assez pour qu’il crache une insulte dans sa barbe en foudroyant du regard le « pauvre con » qui l’a écarté du chemin. Un Griffin qui râle est un Griffin en bonne santé. Si on peut le dire ainsi. Comme toujours depuis des années maintenant, le policier porte sur son visage les séquelles d’une bagarre récente : sa lèvre inférieure est recousue sur la droite, 4 points de suture qui descendent vers son menton, un gros bleu sur sa pommette gauche gonfle légèrement sa paupière, refermant son œil sur sa prunelle d’un brun chocolat. Un brun qui, actuellement, dévoile quelques pensées troublées, quelques volutes éphémères qu’il essaye de chasser en fermant vainement les yeux. Griffin ne comprend pas toujours que les monstres qu’il entend ne sont pas ceux qu’il voit, mais ceux qu’il renferme, ces voix sombres et inquiètes dont les murmures lui montent à la tête.

Putain, qu’est-ce qu’il fout là ?

Cette phrase se répète, un leitmotiv dont le ressac ne parvient pas à effondrer ses motivations bien trop ancrées au sol, mais dont le mouvement éternel est épuisant, curieusement, stressant, comme un fouet qui claque, comme la course d’une aiguille, le temps qui passe et le tape. Il ne supporte pas l’immobilisme, il perd son calme en se sentant incapable de bouger, tétanisé par une peur qu’il ne saurait expliquer. La peur de voir cet homme en face, la peur de croiser son androïde, la peur que tout dégénère, que la situation lui échappe, comme c’est déjà arrivé en leur présence. Qu’est ce qu’ils ont fait pour qu’il perde le contrôle comme il l’a fait ? Ou plutôt, qu’est ce qu’il a pu faire pour lâcher les rennes à sa rage, pour devenir cet ouragan qu’une force brute, automatique, robotique, avait dû maîtriser ? En lui foutant assez de coups dans la tronche pour qu’il n’ait plus l’envie de revenir.

Et pourtant, Griffin est là.

Les jambes bien enfoncées dans sa paire de baskets, dans son jean déchiré sur la cuisse à cause de la bagarre récente – on voit encore le bleu sur sa peau, par le trou du tissus-, une chemise à carreaux bien repassée pour lui offrir un semblant d’allure… Mais elle est ouverte sur un t-shirt noir orné d’un superbe diplodocus charnu qui lui fait perdre absolument tout son sérieux. Curieusement, aussi beau qu’il soit, cet herbivore, il ne rend pas plus rassurante sa gueule défoncée. Ca n’arrête pas, de toute façon. La douleur, il y a pris goût. Il y trouve une forme d’expiation. De purification, quand il crache son sang plutôt que des insultes, quand la douleur tétanise tous ses muscles et l’empêche de se battre. Quand la souffrance devient un renne capable de contenir sa fougue. C’était nécessaire, avant de venir ici. Pour s’assurer que tout irait « bien », enfin au moins un peu.

Il avait préparé un mot, à laisser avec le bouquet de fleurs qu’il tient dans les mains, avec la boîte de chocolats et celle remplie de pates de fruits – il ne savait pas quoi lui prendre, alors il a pris de tout. Dans le pire des cas, il a aussi le porte-clef nounours qu’il a fourré dans la poche de son jean qu’il peut ajouter au lot de cadeaux. Mais le mot, il l’a oublié sur le comptoir, quand il a vidé son portefeuille pour traquer jusqu’à la plus petite pièce de monnaie afin de payer toutes ces conneries. Si ça se trouve, l’autre, il va tout prendre et tout jeter devant lui, pas avec son sourire innocent tout mignon qu’il sait faire, mais avec un gros rictus sadique. Est-ce que Viktor en serait vraiment capable ? Il ne le connaît pas assez pour le dire. Enfin quitte à choisir, autant que Viktor jette ses cadeaux ou qu’il laisse Trevor, son crapaud de garde (oui, Griffin est fan d’Harry Potter, bien que ce soit vieux comme Erode) les écraser devant lui, plutôt que se faire encore éclater la tête. Cette pensée lui fait avoir un petit signe de tête, qui arrache un craquement osseux écœurant à sa nuque, un bruit douloureux s’accompagnant d’une autre injure de sa part. Saloperie. Saloperie de cervicales tordues, saloperie de mec avec qui il s’est battu dans le métro. Pourquoi ? Car Griffin était stressé et que ce type l’a bousculé et lui a fait tomber la rose qu’il avait achetée – tant mieux, parce qu’à tous les coups, Griffin avait acheté la seule rose encore dotée d’épines, Viktor se serait piqué et l’androïde lui aurait enfoncé son poing métallique dans le nez qu’il venait de se faire refaire.

Ça fait combien de temps maintenant ? Bientôt 20 minutes qu’il poireaute et on commence à le regarder bizarre, lui, le type avec plein de cadeaux dans les mains, qui attend en plus devant la maison d’un autre homme… Faut qu’il se bouge. L’oubli du petit mot lui a donné la très bonne idée d’aller présenter personnellement ses excuses à Viktor. Mais maintenant qu’il est devant chez lui, Griffin trouve cette idée particulièrement suicidaire. Enfin, ce ne serait pas la première. De nouveau, une charmante moue accompagne cette réalisation, ainsi qu’un léger signe de tête.

_ Pas faux, Griffin. Pas faux.

Mais putain Qu’est-ce qu’il fout là ?

Griffin s’approche. Devant la porte, il hésite. Il réunit tout son courage à deux mains. Allez, c’est pas plus dur qu’aller annoncer à la voisine que son chat s’est fait écraser. Alors il sonne à la porte. Quand il écarte son doigt de la sonnette, il inspire profondément, il gonfle son torse. Du haut de ses 1 mètre 72, Griffin lève dignement la tête, les cadeaux dans les bras. Un pas s’approche. Et son courage s’envole, non, plutôt, il s’écrase comme le chat. Il se souvient qu’il n’a jamais eu le courage d’annoncer à la voisine le décès de son animal. Qu’il a fui comme un lâche dans l’escalier quand elle a ouvert la porte. Ses jambes tremblent. Il manque de lâcher les cadeaux et de se précipiter vers la sortie… Mais il les a payés cher, ces trucs ! Alors il les pose, les 2 boîtes sur le perron, le bouquet de fleurs par-dessus, dans des gestes affolés. Puis, courageux, Griffin prend ses jambes à son cou… Mais le porte-clef dans sa poche, volume inhabituel, volume gênant, le fait grimacer, il l’arrache, le regarde, hésite, sprinte vers le perron pour poser le nounours en vrac sur les fleurs. Il n’a probablement que quelques secondes pour… Non, même pas. La porte s’ouvre alors qu’il est encore penché, il veut se relever, sa cuisse douloureuse lui envoie un flash de souffrance et il se redresse, raide comme un piquet, essoufflé comme après un marathon. Rouge de honte, les prunelles écarquillées par la peur.

_ Je… Salut, Viktor.

Je suis désolé. Je vais m’en aller. C’est ce qu’il aurait dû dire, en baissant les yeux d’un air triste, avant de détourner la tête et s’éloigner sous la pluie battante, comme dans les séries. Mais la vie, c’est pas un film. Y’a pas de dinosaures qui bouffent les méchants, y’a pas de moments classes comme à toutes les fins d’épisodes. Y’a que des moments où les humains foirent ce qu’ils veulent faire – ou réussissent, pour les plus chanceux, mais Griffin ne fait pas partie de ces types là. Il est là, comme un crétin, le dos droit, les mains abîmées, la tronche défoncée par la bagarre qu’il vient d’avoir, avec les cadeaux à ses pieds comme s’il les déposait sur une tombe, celle de sa dignité, celle d’une relation à présent passée et oubliée, d’une relation qu’il a tuée à la force de ses poings fermés qu’il glisse dans son dos, comme un enfant en faute. Ses yeux bruns fixent Viktor, droit dans les yeux, détaillent son visage qu’il a déjà vu bien plus près, bien trop près. Comme le ferait un lapin face à une voiture. Car malgré son t-shirt, malgré tout ce qu’il croit, Griffin n’a rien d’un dinosaure. Griffin n’a rien de ces créatures puissantes et majestueuses. Il n’est qu’un pauvre type et quand il croise le regard de Viktor, il ne peut que le constater, avec aigreur, peine et douleur. Un pauvre type.

 
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