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 Firelights - PV : Ellie

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Griffin Riverson
Griffin Riverson
Je me suis manifesté : 45 fois sur mes : 35 ans et je préfère : Ca te regarde pas et je dois ma tête à : Kefka

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Message(#) Sujet: Firelights - PV : Ellie Firelights - PV : Ellie Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 13:14


 
 
 
 
 

_ Fait chier, bordel, fait chier !


Le langage de Griffin, aussi fleuri soit-il, manque d’originalité. Mais l’homme a d’autres choses à penser que réfléchir à d’autres propos injurieux qu’il pourrait déblatérer. Il devait rejoindre Ellie à 21 h à la bordure du parc. Il est actuellement 21 h 30 et il lui reste encore un bon kilomètre à parcourir : un kilomètre qu’il remonte en courant. Et ce, malgré le sang qu’il ravale et crache à chaque expiration, dans une brume faite de salive et de liquide carmin qu’il finit par essuyer d’un revers de manche. Par habitude, Griffin a cherché la bagarre et il l’a trouvée. Il n’avait simplement pas émis l’hypothèse, pourtant évidente, que son adversaire serait plus coriace que lui. Disons que du haut de son 1 mètre 72, Griffin devrait se concentrer sur la catégorie « poids plume », mais l’homme a trop de fierté pour reculer face à un autre homme, bien qu’il fasse 2 voire 3 têtes de plus que lui. Dans ces moments, Griffin aime justifier ses tendances suicidaires en prétextant que les Velociraptors sont capables de mettre à terre des proies bien plus massives qu’eux – il oublie le détail que ces reptiles chassaient en meute et qu’il n’a que ses poings pour se battre. Con mais pas totalement stupide, Griffin a bien fini par saisir que sa survie allait dépendre de sa capacité à courir : chose qu’il fait depuis 20 minutes et bien qu’il ait depuis longtemps semé son adversaire, il n’a pas ralenti l’allure.


La ponctualité est l’une des rares qualités qu’on peut lui reconnaître et il a d’ailleurs envoyé un message à Ellie pour l’avertir et s’excuser de ce contretemps. S’excuser… Auprès d’une femme en plus ! Mais Ellie, c’est… Ellie. Il y a bien longtemps qu’il a cessé de la comparer aux clichés sexistes qui lui pourrissent le crâne, des clichés expliquant en grande partie sa sottise (comme le fait qu’un homme ne doive pas pleurer, qu’une femme ne soit pas capable de se battre, etc…). Il ne s’attend pas tellement à un accueil chaleureux de sa part. Personne n’aime attendre, surtout lui, alors il continue de trottiner, ignorant les élans douloureux qui traversent tout son visage. Et quand il aperçoit le parc, il ralentit l’allure, reprendre son souffle. Il essuie encore ses lèvres, sa manche est déjà imbibée de sang. Un coup d’œil dans le reflet d’un panneau le fait grimacer. Comme toujours, d’énormes cernes bordent ses paupières. Son nez pisse le sang et il fouille dans sa poche jusqu’à trouver un mouchoir qu’il déchire en deux, hop, un morceau dans chaque narine. C’est pas classe, mais si ça calme les chutes du Niagara ensanglantées qui surgissent de son pif à chaque soupir, faut bien le faire. Il n’imagine pas la patate qu’il va avoir demain, quand il voit déjà l’allure bleutée, voire violacée, que présente l’arrête de son nez. Il récupère un autre mouchoir, essuie ses lèvres, sa barbe mal rasée, s’observe avant de s’offrir un sourire charmeur.


_ Ca va le faire.


Il a l’habitude de sentir la douleur qui pulse dans tout son crâne, qui part de son nez, s’étire sur ses joues, monte à ses yeux, grimpe les nerfs pour remonter dans son crâne, cette souffrance qui bat au rythme de son cœur. L’adrénaline l’aide encore à y voir clair – et quand cette merveille se sera évanouie dans ses veines, l’insomnie prendra sa place. Puis il reprend sa marche, il se veut tranquille, le mec cool – ce qui est raté vu le col déchiré de son t shirt, son jean, pas en meilleur état. Il a toujours son arme à la ceinture, il aurait pu s’en servir contre l’autre trouduc, mais Griffin aime se battre avec les poings, seulement les poings. La tête aussi. Mais la pauvre a tellement reçu qu’il ne veut pas plus l’abîmer. Il la cherche du regard et quand il reconnaît sa silhouette, il s’avance.



Sans même s’en rendre compte, un sourire éclaire son visage. Un vrai sourire, un sourire qui plisse ses yeux malicieux, qui ride un peu le coin de ses lèvres. Parce qu’il est heureux de la voir. Parce que s’il a couru comme un fou, c’était pour la retrouver au plus vite. Parce que s’il a fui face au connard, c’était pas pour sauver sa peau, c’était par peur de voir son regard de reproche ou un regard inquiet de sa part. Parce qu’il aime à croire qu’elle se préoccupe un peu de lui. Sinon, il serait resté, jusqu’à ce que quelqu’un intervienne pour les séparer – ou jusqu’à ce que ce type l’envoie KO par terre. Elle n’a pourtant rien d’un ange, au contraire, il sait qu’elle peut être redoutable, il l’a vue faire avec plus d’un androïde, sans compter sa réputation… Mais il y a ce petit quelque chose. Cette étincelle, qui fait qu’elle sourit quand il laisse échapper une phrase pas toujours drôle, qui fait que lui-même sourit rien que lorsqu’il la voit. De l’amitié ? Peut-être. Ouais, p’t’être que c’est de l’amitié, ce qu’il ressent. Bien que ce soit une femme, bien qu’elle soit dangereuse, bien qu’elle représente beaucoup de choses qu’il ne comprend pas dans sa pauvre tête de con malmené, elle a cette étincelle, elle est cette étincelle, cette petite lumière dans la pénombre du parc. Cette petite lueur, dans ses yeux, qui le fait sourire, qui l’aide à oublier la douleur. Cette flammèche qui luit dans l’obscurité, qui l’a ramené, au moins ce soir, sur un autre chemin que celui qui l’aurait conduit à finir le nez dans son sang et le reste de ses dents.


_ Ellie… Désolé pour le retard.



A se demander comment une femme comme elle peut endurer le caractère si particulier de Griffin. Comment elle a su dompter sa sauvagerie, pas avec violence, pas avec douceur, mais avec un naturel qui enlève tout sentiment artificiel qu’il pourrait ressentir. C’est peut-être pour ça, qu’il l’apprécie, au final. Non pas car c’est une Femme, mais parce qu’elle est Elle-même et qu’un homme comme Griffin sait apprécier la qualité d’une pierre brute quand il la voit. 

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Griffin Riverson
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Message(#) Sujet: Re: Firelights - PV : Ellie Firelights - PV : Ellie Icon_minitimeVen 17 Aoû - 9:05


 
 
 
 
 

Ellie est là. Négligemment appuyée contre le capot de sa voiture. Griffin se sent toujours soulagé, quand il la voit. Si tranquille. Si maîtrisée. Si assurée. En parfaite santé. Ellie est comme un océan : insondable, indomptable, imprévisible. Menaçante par ce faux calme qu’elle émane, par cette colère qu’il soupçonne, qu’il a déjà sentie, quand elle perd patience, quand ses muscles se tendent, ses yeux s’embrasent. Y’a rien de plus flippant qu’un feu qui parcourt la surface glacée d’une eau souillée. Pourrie par un combustible quelconque : la peine, la tristesse ou encore, l’instinct de survie, ce besoin de se défendre soi et les autres. Quand Ellie se relève et s’approche de lui, Griffin s’immobilise, glisse ses bras dans son dos, se veut droit. Ses yeux l’étudient, plus précisément que ne le ferait un scanner. Il sent cet étrange frisson parcourir sa colonne vertébrale, un frisson inquiet. Pourquoi lui fait-elle cet effet ? Parce qu’il craint sa réaction. Parce qu’il a peur de sa colère, qui le renvoie, peut-être, à celle qu’il renferme. Mais que, contrairement à elle, il n’arrive pas à dompter. Elle est toujours là, dans ses veines, dans sa chair, une boule dans son ventre qui pèse et le tire vers le bas, comme une épine dont il essaye de se débarrasser en se charcutant la gueule. Comme si ça pouvait suffire à la faire partir.



D’où est-ce que tu viens ?


De New York, a-t-il envie de répondre. Mais il ne va pas commencer à lui infliger ses remarques stupides. Un sourire gêné, du coin des lèvres, éclaire son visage tuméfié ; un geste accompagné d’un petit haussement d’épaules blasé. Il vient de s’extirper d’un merdier terrible. Comme d’habitude. Elle lève la main et peut-être qu’elle perçoit la tension qui saisit tout le corps de Griffin. Il s’est contracté, par crainte d’une gifle, bien qu’il sache pertinemment qu’elle ne va pas le frapper. C’est un réflexe, inscrit dans sa chair, dans sa tête, celui habitué à ne plus passer une semaine sans se prendre une raclée. Ce n’est pas sans incidences sur sa santé. Son médecin lui a prescrit des examens… Encore. A voir s’il aura le courage de s’y rendre – ou s’il prendra ses jambes à son coup, comme il a l’habitude de le faire. On lui a parlé de chirurgie faciale, au moins pour remettre son nez en place – ça fait quelques semaines qu’il est tordu, mais il n’ose pas le lui dire. Il a déjà des dents sur pilots, on parle d’un IRM. S’il avait su que ses conneries le traîneraient à subir tant d’analyses.


Mais ce soir, il n’y pense pas. Les doigts fins d’Ellie, des doigts délicats, saisissent fermement son menton, le forcent à relever le visage vers elle. Il dirige vers ses prunelles ses propres yeux de labrador, ces yeux d’un marron très doux. Griffin est un sale con, mais il n’a pas mauvais fond. Ellie est l’une des rares femmes à qui il a montré cet autre visage. Celui d’un mec attentif, maladroit, mais pas si méchant que ça. Il aboie, il mord, mais quand on parvient à gagner sa confiance, il perd progressivement toute animosité. Il se montre même protecteur à sa façon envers Ellie, bien qu’une femme comme elle n’ait pas tellement besoin d’un garde du corps. Il s’y prend autrement. Il l’écoute, les rares fois où elle lui parle. Il la soutient dans de nombreuses décisions, bien que le sujet de Connor reste sensible pour eux deux. Griffin n’aime pas tellement les androïdes et les rares fois où il s’est retrouvé avec ce dernier, le policier s’était refermé comme une huître et ne communiquait que par grognements.



_ Un connard qui en tabassait un autre. Je suis intervenu.


Pour une fois, il a l’impression d’avoir fait une bonne action. Son acte aurait pu paraître charitable et courageux, si on ne connaissait pas son besoin irrépressible de se battre pour un rien. Ellie avait probablement entendu parler de lui, comme lui avait pu en entendre beaucoup à son égard. Lui, c’était le mec pas prêt de monter en grade, d’une part par sa connerie, d’autre part, par sa manie de provoquer tout le monde. Il était connu pour avoir agressé un bon nombre de ses collègues, au moins verbalement. Griffin était un type qu’on aurait pu croire dangereux, bien qu’au final, il fallait simplement lui faire ses preuves. Et Ellie, par sa simple réputation, avait su l’impressionner.



Ellie se détache. Sa voix reprend, couvre sans difficultés les bruits lointains des voitures ou encore, les beuglements des ivrognes et les aboiements des chiens des rues. La jeune femme possède un charisme indéniable, qui l’écrase, l’efface complètement, quand elle passe, prend la parole, s’impose. Non pas par son physique, en soit, assez commun au premier abord, mais par cette présence, cette prestance, qui émanent naturellement d’elle. Griffin apprécie cette force qu’il ressent chez elle et c’est peut-être la raison principale pour laquelle il lui voue ces sentiments uniques, qu’il n’a jamais ressentis pour aucune femme. Il la laisse s’approcher, lui parler, comme s’ils eussent été égaux et lui, il ne pense même pas à lui faire ne serait-ce qu’une remarque misogyne. Au contraire, il la taquine à ce sujet, plus pour se moquer de lui-même que pour douter des réelles capacités d’Ellie. Griffin est sensible, malgré tout ce qu’il fait pour se dresser une vulgaire défense, une défense pitoyable, faite de poings serrés, d’injures crachés, d’une colère brûlante et constante qui suffit à faire reculer les moins braves. Une barrière qu’au final, Ellie a su déjouer, sans qu’il ne puisse se l’expliquer. Et derrière ces flammes ardentes, se dissimule un feu bien moindre, bien plus doux, à la chaleur rassurante et réconfortante. Derrière ce masque de gros con, c’est surtout un mec timide et maladroit, craintif et sensible, qui se dissimule. Pudiquement. Honteusement. 



Griffin attrape le paquet de mouchoirs qu’elle lui lance. Il extirpe un bout de coton, se mouche dedans, un bon coup. La douleur lui saute au visage, un putain de Facehugger qui le foudroie de souffrance, il en voit des points noirs devant les yeux. Il reprend son souffle et écarte le mouchoir englué de sang, le balance dans la poubelle. Il retire son maigre sac-à-dos pour récupérer une bouteille d’eau, en gaspille un peu pour se nettoyer de nouveau le visage.


_ Ca va aller, t’inquiète, j’ai l’habitude. Ca tombe bien, demain, j’tente un casting pour faire Quasimodo, j’ai toutes mes chances.


Bon, c’est pas la meilleure blague qu’il ait pu faire, mais ça le fait sourire alors qu’il porte un autre mouchoir à ses narines. Il sait qu’au bout d’un moment, ça va arrêter de saigner.



_ Ouais, on verra ça après. On se met en route ? T’as vu des choses suspectes ou pas encore ? Ca fait un moment que je n’étais pas venu traîner là.


Il récupère, dans sa poche, un anti-douleur qu’il avale avec une gorgée d’eau, puis il range la bouteille dans son sac. Griffin supporte très bien la douleur, il faut dire qu’il vit avec toutes les semaines. A le croire masochiste. Lui, il dit qu’un homme, ça doit pas chialer. Parce qu’en plus d’avoir des à priori sur les femmes, il en a sur les hommes. Des principes savamment élaborés par la société, qu’on lui a rentré dans le crâne, des œillères qui l’empêchent de voir la réalité comme elle est, les gens comme ils sont. Qui l’empêche de pleurer quand il a trop mal, préférant serrer les poings pour les balancer dans un mur ou, mieux, dans le visage de quelqu’un. Pourtant, Ellie a su passer au travers de ce voile. Ellie a su se faire voir, briser les clichés à la seule force de ses mains, chasser ses préjugés par ses mots si bien lancés, par ses actes si bien placés. Ellie est une goutte de cet océan salé qu’il craint, de cette réalité qui l’entoure, une goutte qu’il a réussi à effleurer. Elle ignore probablement ce qu’elle est parvenue à faire avec tant de facilité. Percer un des murs dans lesquels Griffin est emprisonné.



_ C’est sympa, de faire cette patrouille avec toi.



Et il a cet élan de sympathie, comme un labrador câlin, une douce échappée sincère qu’il accompagne d’un de ses grands sourires radieux. Malgré son nez en patate, ce sang qu’il perd, cette douleur qui lui vrille la tête, il rayonne de bonheur.



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Griffin Riverson
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Message(#) Sujet: Re: Firelights - PV : Ellie Firelights - PV : Ellie Icon_minitimeMar 21 Aoû - 16:04


 
 
 
 
 



Un rire s’arrache des lèvres abîmées de Griffin. Ne plus ressembler à rien ? Comme s’il en a quelque chose à foutre. L’homme est un solitaire, pas prêt de se trimballer une copine – un autre mec, par contre… Le policier ne supporte pas qu’on le prétende homosexuel mais ses yeux ont toujours eu la fâcheuse tendance à traîner sur les fessiers masculins plus que féminins. Néanmoins, il ne faut pas se permettre de le lui signaler ou la réaction qui s’enchaîne est particulièrement violente. D’ailleurs, il suffit de le traiter de « pédale » ou de « pédé » pour que Griffin monte sur ses grands chevaux et casse la gueule de celui qui l’a provoqué. Sans réfléchir. C’est comme agiter un drapeau rouge devant un taureau, une jambe ensanglantée devant un requin affamé. Il fonce dans le tas. Dans cette société où le mariage entre êtres du même sexe a été abrogé, l’homosexualité reste relativement mal considérée. Elle reste sujet à haine, mépris, considérée comme une décadence absurde, comme si l’amour était un pêché, comme si voir deux types se tenir la main, c’était plus gênant que voir un couple se tripoter et presque se déshabiller en public. L’ironie de la société n’est qu’une des essences qui constitue l’âme bouleversée de Griffin, alors que ses désirs s’opposent sans cesse au dictat d’une population sans tolérance, où ce combat n’est qu’un millier dans ce champ de batailles qu’est son crâne. Tant de violence, ça ne vient pas de rien, ça pousse dans le sang, le sang que son cœur verse à chaque battement, dans les cadavres de ses pensées, de ses espoirs, de ses passions que la vie s’acharne sans cesse à condamner. Pour autant, ça ne suffit pas à tuer toutes ces belles petites choses, bien qu’il essaye vainement de les enterrer au plus profond de son être. Sa rage n’est qu’un reflet de ce qui l’habite, de ce qui le déchire, qu’un cri de douleur face aux blessures internes que le temps ne suffit pas à guérir.
Ellie respecte sa volonté et il en ressent un certain soulagement : il n’a jamais aimé les vautours alléchés par des larmes qu’il n’est pas prêt de verser. C’est un homme, les hommes, les vrais, ça chiale pas, ça serre les poings, ça tient debout, ça endure en silence ! Alors il serre les dents, il gonfle le torse, fierté imbécile, maigre réconfort qui l’aide à oublier ses chairs meurtris, son visage tordu. Qui l’aide à oublier à quel point il se sent mal dans ce corps, dans cette tête pas fichue de fonctionner correctement. Alors il tape dessus comme on tape une télé, dans le but stupide de remettre en place quelques câbles… C’est comme ça qu’on l’a éduqué. A grands renforts de poings dans sa tête de lard, à grands renforts d’insultes crachées dans sa face, de colère qui s’abat comme un fouet sur son dos de pierre. C’est la force qui lui a fait courber l’échine et combien même a-t-il pu baisser la tête, ses poings ne se sont jamais desserrés, sa propre rage ne s’est jamais tarie. Son corps n’est pas resté plus tranquille et pourtant, il n’a toujours pas réussi à vaincre ses propres monstres. Ceux qui l’habitent. Alors il est soulagé qu’Ellie ne s’y intéresse pas. Les monstres se taisent, à force de les ignorer, au point de presqu’en disparaître. Griffin aurait mal réagi si elle s’était penchée sur ses blessures, telle une lamia assoiffée de sang, une furie impatiente de planter ses ongles dans ses plaies, une hypocrite qui ferait preuve d’un semblant d’empathie, une pitié ou une compassion qu’il aurait vue comme une agression. Car, au final, il n’a pas connu autre chose, dans sa vie de merde. L’apparente négligence d’Ellie est, en réalité, l’une des meilleures approches, celle qui permet à Griffin de ne pas se sentir agressé, menacé ou ne serait-ce qu’envahi par une curiosité qu’il n’a pas le cœur de satisfaire. Parce qu’il ne veut pas se souvenir. Il ne veut pas réfléchir. Il ne veut pas répondre à ses questions.
Ellie n’est pas non plus méprisante, cassante ou blessante. Elle ne l’a jamais regardé comme certaines femmes font, t’sais, avec la petite moue de la bouche, les yeux plissés, à le jauger du regard comme pour estimer son degré de nullité. Ces poufiasses, il n’a qu’une envie, leur cracher dessus. Pour qui elles se prennent, à le juger de leur œil qui « voit tout », ces Gréés des temps modernes qui, perchés de leurs plus hauts talons, s’estiment plus supérieures ? Oh, certaines d’entre elles ne sont que des ombres perdues dans la foule, des fausses prudes, des « naïves » qui savent pourtant très bien repérer un con quand elles le voient et qui ne se manquent pas de le lui faire comprendre. Il les envie, toutes ces meufs, ces « intouchables » qu’un homme ne doit toucher qu’avec une rose alors qu’un mec comme lui se fait rompre les os sans que personne ne se bouge. Ellie n’est pas comme ça, elle ne correspond à aucun de ces clichés qui obscurcissent sa vision. A ses yeux, elle est une créature étrange, énigmatique, dont il apprécie la compagnie : parce qu’elle le respecte, parce qu’elle ne lui demande pas de faire l’impossible – à part supporter Connor de temps en temps mais Griffin veille à ce que ces moments ne s’éternisent pas, pour le bien de tout le monde. Ellie n’exige pas à ce qu’il soit poli, elle ne lui hurle pas de se calmer. Elle soupire, glisse quelques remarques, mais fait preuve d’une tolérance nécessaire pour un homme comme Griffin : cette liberté d’être qu’elle lui laisse a permis à Griffin de se calmer au fur et à mesure de leur rencontre. Il reste un violent impulsif, un type complètement déchainé quand on commence à le lancer, mais aux côtés d’Ellie, il apparaît… Curieusement apaisé.
Ellie est l’océan cernant l’incendie et maîtrisant son expansion.
Griffin se sent lui-même… plus tranquille, à ses côtés. S’il s’écoutait, il demanderait à bosser avec elle plus souvent mais il veut pas qu’on se foute de sa gueule, qu’on l’accuse de draguer la demoiselle alors qu’il en a rien à foutre de ses nichons ou du reste. Il apprécie seulement bosser avec elle et, pour une fois, n’a pas l’impression d’emmerder son monde. Ce n’est qu’un détail, mais pour un homme comme lui, ça représente beaucoup.
Attends.
L’ordre d’Ellie, c’est comme un feu rouge. Obéissant, Griffin se fige et la fixe, alerte, tous les sens aux aguets. Quand on a su le gérer, Griffin est un homme loyal, parfaitement capable d’obéir aux ordres. Un type efficace, sur lequel on peut compter. D’ailleurs, il observe à son tour les environs et porte la main à sa hanche pour en détacher la matraque qu’il a toujours. D’un geste assuré de son bras, il déplie le manche télescopique et verrouille la base d’une simple pression sur un bouton. Une fabrication personnelle, dont il aurait pu se servir lors de son combat… Mais qu’il réserve à la tête des pauvres androïdes. Ses yeux étudient soigneusement l’endroit désigné par Ellie. En quelques secondes, un changement significatif s’opère en Griffin. Ses épaules se relâchent, sa tête se redresse, ses yeux parcourent attentivement la zone désignée par Ellie. Il est le rabatteur. Le chasseur. Son souffle se fige dans sa cage thoracique, son nez n’émet plus le moindre son alors que ses lèvres s’entrouvrent, captant l’air glacé et humide du parc. Sa langue perçoit les arômes doucereux du mucus. Le port droit, ses yeux s’unissent à ceux d’Ellie, transmettent un message qu’il ne formule pas. Pas besoin. Puis Griffin s’avance. Il apprécie le rôle du rabatteur. Effrayer l’ennemi, le pousser jusqu’aux mailles du filet – actuellement, Ellie.
_ Je vais voir ça de plus près.
Et alors s’étire sur ses lèvres ce rictus effrayant. Ce sourire fou. Si Ellie l’a vu, ce n’est pas dans les plus glorieuses situations : bien souvent, c’est quand Griffin est par terre, à se faire rouer de coups, qu’il pisse le sang. L’homme a toujours eu tendance à avoir ce rire de hyène quand on lui fait du mal, un ricanement hystérique, ponctué de sanglots étouffés, de gémissements qui évoluent en pouffement plaintif et hoquetant. Il a ce même sourire, ce sourire qui trahit la montée de sang, dans ses veines, dans sa bouche, que ce soit la soif de liquide carmin, le sang qui monte dans son crâne ou celui qui va bientôt inonder ses lèvres. Le policier s’est glissé sur la gauche, pénètre les fourrés dans quelques craquements de branches, qu’il ne souhaite pas forcément discrets… Il est là pour faire peur. Et il aime ça. Provoquer la terreur. Lui-même ressent une extase doucereuse, l’angoisse bien familière qui lui vrille les entrailles, cette peur qui fait battre plus vite son cœur…
_ Je sais que t'es là, saloperie.
Du bluff. Ce n’est qu’une phase parmi de nombreuses alors qu’il murmure des paroles particulièrement menaçantes. Comme sur ce qu’il compte lui faire. Lui foutre cette putain de matraque dans la gueule, chercher sa pompe pour la lui arracher, fourrer ses mains dans ses viscères comme on garnit une dinde de Noël. Et il croit sentir une présence. Une présence… qui fuit la sienne, dans des mouvements désordonnés et effrayés.
_ ELLIE, LA !
Il a crié, il l’a vu, il s’élance comme un chien de chasse pour couper la route du déviant. Il se fait repousser, mais il ne bascule pas, se rattrape sur ses jambes avant de courir à sa suite dans un juron de plaisir. Il gambade pas tellement avec la grâce d’une biche mais plus la charge imbécile d’un sanglier, se prenant les branches, les arbustes, sans pour autant ralentir, aboyant des injures ou laissant échapper son rire caractéristique, ce rire gras et stupide, ce rire qui finit de pousser l’androïde à sortir des bosquets, à quelques mètres d’Ellie…
Son rôle de rabatteur est-il terminé ? Il l’ignore. Mais il sent l’adrénaline qui coule dans ses veines. Et cette envie qui revient, ce besoin, plus pressant, plus puissant que jamais. Celui de battre cette machine, de la tabasser jusqu’à ce qu’elle s’écroule, d’entendre ses os craquer, sa voix faiblir, ce sang bleu qui gicle, partout, couvre ses mains, bleu comme l’eau, bleu comme un saphir, si différent du rouge rubis qui maculera éternellement sa peau…
Pourtant, Griffin n'attaque pas. Pas encore. Ses yeux rejoignent ceux d'Ellie. Malgré tous ses principes macho, il lui obéit. Il attend ses ordres. Il attend, comme elle l'a demandé. Parce qu'elle est différente. Parce qu'il la respecte, au moins autant qu'elle le respecte lui. Elle est la première, elle est la Seule à pouvoir lui donner des ordres comme elle a pu le faire. Elle est l'Unique, à qui il obéit sans n'en faire qu'à sa tête. Car l'océan abrite en son sein des créatures au moins toutes aussi sauvages que Griffin et son brasier. Car son aura enveloppante, aqueuse, dompte ses flammes imprévisibles. Car sa maîtrise entre en harmonie avec sa rage, car sa résonance vibre en écho avec la sienne. Car leurs essences, malgré tous ces composants chimiques variées, se complètent et le tranquillisent.
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Griffin Riverson
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Message(#) Sujet: Re: Firelights - PV : Ellie Firelights - PV : Ellie Icon_minitimeVen 24 Aoû - 12:47


 
 
 
 
 

L’androïde s’échappe. Comme ça. Griffin reste bêtement abasourdi, ne comprenant pas qu’Ellie range son arme. Lui, s’il s’écoutait, il aurait tiré, tiré pour exploser ses guiboles en plastoc, comme une balle renverse un jeu de quilles. Parce que, pour lui, la traque d’un déviant, c’est comme jouer à cache-cache avec les gens qu’on déteste, des gens qu’on a le droit de tabasser à mort quand on les trouve. Parce que, pour lui, la vie, c’est qu’une série de blagues qui s’enchaînent, de situations comiques qui se succèdent. Parce que lui, il rit à gorge déployée quand il voit la peur qu’il peut provoquer, quand il se perd dans l’extase de la violence, parce que quand il a les mains couvertes de sang, il atteint presque la jouissance. Il ne juge pas pour autant l’acte d’Ellie, une forme de pitié, d’hésitation, qu’il préfère ne pas remarquer, ne pas affilier à cet immobilisme insupportable, qui ne correspond pas à l’image qu’il a d’elle. De cette femme qui n’hésite pas à agir ou à se salir les mains. A moins que ce ne soit son androïde de compagnie qui l’ait fait changer ? L’idée lui arrache un rictus alors qu’il s’élance à la suite de leur proie. L’homme souffle comme un rhinocéros, probablement car l’excitation de la traque fait poindre un rire rauque, un son régulier qui s’échappe entre deux râles, comme l’aboiement d’un chien de chasse.

Par là, par là ! Il a repéré la grille et laisse Ellie prendre l’arrière pour se glisser sur le côté, pour couper la route de l’androïde, pour le pousser à atteindre la grille. De quoi le ralentir ! Ca sera bien plus facile de le cueillir, là haut, épinglé dans le grillage comme un insecte sur la toile d’une araignée. D’ailleurs, il a pas tellement le temps de continuer son ascension. Ellie le pointe de son arme. Griffin s’est figé, reprenant son souffle, un sourire carnassier. C’est bientôt la curée. C’est ce qu’il espère, une faim viscérale lui broie les entrailles. Le goût du sang, qu’il soit bleu ou rouge, l’a toujours appâté. Affamé. Titillant ses instincts les plus bestiaux, ces pulsions qu’il entend gronder, qu’il sent s’impatienter quand, bordel de dieu, il est obligé de rester à un bureau, de fermer sa grande gueule ! Il sait pas faire, il est toujours en mouvements, toujours en train de bouger, de parler, de jouer, de s’occuper pour défouler toute cette énergie qui prend tant de place en lui qu’un jour, il va exploser. Lui ? Il fait partie de ceux qui bastonnent les Déviants. De ceux qui les écrasent, qui cherchent leur pompe pour la leur arracher. Il sait comment ces trucs marchent, de base, il est censé les réparer. Mais il se sert de ses connaissances pour les crever. Pour les faire souffrir, supplier, jusqu’à les achever. Jusqu’à se repaître comme un prédateur affamé. Jusqu’à ce qu’assez de sang ait coulé pour calmer son cœur assoiffé, jusqu’à ce qu’il ait déchiré, broyé, cassé plus d’une pièce pour se sentir enfin serein et relâché. Y’en a qu’écoute les chants des baleines pour se calmer, lui, c’est le bruit de la ferraille écrasée.

_ Crève le bordel, Ellie ! Crève-le !

Il fulmine, trépigne comme un gamin devant son cadeau de Noël. Si Ellie a connu la bridage canine de New York, elle peut probablement reconnaître tous les signes d’excitation qu’a un chien de combat : les pupilles écarquillées, la brume aux lèvres et ces yeux plein de rage. Ses mots ne sonnent pas comme un ordre, à dire vrai, il est très facile de les ignorer, c’est comme les jurons qu’il crache entre deux expirations ou les reniflements de son nez cassé. Ça fait partie de lui. Ses muscles sont tendus, comme prêts à se défouler sur l’androïde au moindre signe donné par la jeune femme… Tous ses sens aux aguets, son regard est aussitôt attiré par le mouvement dans leur dos. Griffin perd son sourire. Il se retourne à demi et lève un sourcil. Genre « pauvre con t’as pas vu qu’on était occupés ? ».

_  Trop cons pour gérer plusieurs infos à la fois ? Z’avez pas entendu c’qu’elle vient de vous dire, la dame? Dégagez vos gros culs. Allez vous trouver un autre androïde, lui, c’est le nôtre.

Griffin a rangé ses poings dans ses poches. Un sourire suffisant aux lèvres. Contrairement à Ellie, il a l’air complètement détendu, les épaules relâchées. Mais ses yeux ne lâchent pas les 2 hommes qui s’approchent d’eux. Dans ses prunelles, au plus profond de ses yeux, une douce lueur commence à luire. Ce n’est que quelques étincelles, qui flamboient dans le brun de ses yeux. Quelques flammèches d’un feu bien présent, lové au plus profond de ses tripes, de ce feu que son souffle plus lent attise. L’homme s’approche, encore. Assez pour que sa main touche, appuie le poignet d’Ellie. La réponse est immédiate. Le coup vole. L’arme frappe, violemment, le crâne de l’homme qui recule sous l’impact.

Le feu vert.

C’est le feu vert que Griffin attendait depuis le début de la traque. L’homme blessé par Ellie ne comprend probablement pas le coup de poing qu’il se reçoit dans le nez. Un coup de poing bien placé, directement sous le lobe du nez, le cartilage alaire s’écrase sous la pression… Il en est probablement de même pour le cartilage triangulaire. De quoi sonner momentanément le premier adversaire. Griffin a seulement le temps de faire face au second adversaire, qui se jette sur lui. Le coup de poing qu’il se reçoit le touche au niveau de la mâchoire, épargne, par miracle, son nez. Ça s’accompagne d’une gerbe de sang mais déjà, Griffin fonce dans l’homme en réponse. Un uppercut dans le plexus solaire, si violemment qu’il s’en fait mal à la main : l’homme a le souffle coupé, se plie en deux. Griffin en profite, balançant son poing droit dans sa tempe pour le sonner à son tour.

_ EXCUSE TOI ou je prends la tête de l’un pour la foutre dans le cul de l’autre BORDEL !

Griffin a pointé l'agresseur du doigt avant de se remettre en posture de combat. Griffin est méconnaissable. La tête rentrée dans les épaules, ses poings restent positionnés en garde haute pour protéger son visage. Ses pieds sont soigneusement positionnés sur le sol, légèrement écartés, assez pour permettre à son corps de pivoter aisément, pour porter des coups puissants tout en lui garantissant une certaine stabilité d’appui. Et il sourit. Il sourit comme un pauvre taré, la douleur revenant envahir tout son visage, elle pulse au rythme de son cœur, il respire par la bouche, son nez dégoulinant comme le nez d’un morveux, il renifle vainement les traînées de sang qui continuent de couler. Il a ces petits spasmes, ces tremblements de plaisir alors qu’il perd la tête, emporté par une vague d’adrénaline, par ce plaisir malsain qu’il ressent quand il se bat. Ce sentiment de toute puissance et pourtant, de terrible vulnérabilité où la peur de mourir est un terrible stimulant, un alcool qu’on balance sur son brasier, d’ailleurs, ce ne sont plus des étincelles, mais un vrai incendie qui possède son regard. Une rage folle, ingérable, impossible à éteindre car ses braises sont profondes, si avides, qu’elles s’enflamment dès qu’on les taquine un peu. Et ces deux types, c’est un vrai jerrican qu’ils ont balancé. En venant leur voler leur androïde, en venant traiter Ellie de « jolie », en se permettant de la toucher comme il l’a fait. Pour qui il se prend, ce connard de merde ?

_ Vous croyez que vous nous faîtes peur ? J’en bouffe 15 comme vous tous les jours ! J’SUIS V’NU POUR TABASSER DE L’ANDROIDE ET SI C’EST PAS L’ANDROIDE QUE J’PEUX FRACASSER CA SERA VOS GUEULES DE CONNARDS !

Griffin ou tendrement nommé la « délicatesse incarnée » dans le métier. Griffin, c’est le type qui comprend pas que tabasser une machine à café ne la fait pas forcément mieux marcher. Celui qui secoue son portable comme un prunier quand il ne capte pas de réseau, celui qui souffle dans les cartouches de ses jeux vidéo pour les faire marcher. Griffin, c’est le crétin qui comprend pas qu’un problème peut avoir une autre solution que la violence pour le régler. Parce que ouais, voir son père déchirer ses contrôles de maths quand il ramenait des sales notes, ou encore,  le voir jeter en travers de la pièce une chaise quand elle faisait l’erreur d’être sur son chemin, ça ne l’a jamais aidé à envisager autrement les difficultés rencontrées. Parce que les seuls exemples qu’il a eus dans sa vie de merde, c’est une mère tétanisée par la peur et un père qui a l’habitude que ses poings parlent pour lui, quitte à présenter ses excuses en foutant un poing dans la gueule de son propre fils.

Parce que Griffin, cette fois, il n’a pas eu seulement peur pour lui, mais pour Ellie, pour eux deux. Pas parce que c’est une fille, non, ça, il n’y pense même pas. Mais parce que deux cons les dérangent dans leur intimité, qu’ils ont osé faire l’impensable, qu’ils ont osé la toucher, la traiter – bordel ! – la traiter comme si c’était une putain de… de quoi ? D’objets ? Ouais on dit « jolie » pour une poupée, pour un truc mignon, pas pour qualifier une femme comme elle. Alors il a réagi comme un chien enragé et protection, comme un clébard de garde trop con pour s’affoler face à un flingue ou face à plusieurs types, il a réagi pour protéger, sans réfléchir. De toute façon, c’est pas comme si l’intelligence était une de ses qualités.

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Griffin Riverson
Griffin Riverson
Je me suis manifesté : 45 fois sur mes : 35 ans et je préfère : Ca te regarde pas et je dois ma tête à : Kefka

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Message(#) Sujet: Re: Firelights - PV : Ellie Firelights - PV : Ellie Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 8:34


 
 
 
 
 

La fuite de l’androïde le fait jurer dans sa barbe mal rasée. Bien sûr qu’il allait s’enfuir ! C’est pas totalement con, ces trucs ! Alors pourquoi Ellie n’a pas tiré ? Pourquoi elle s’est contentée de le suivre sur quelques mètres avant d’abandonner ? Elle pourrait le tuer, d’une simple pression de gâchette – ouais et en pensant à viser aussi, bien sûr, mais avec quelqu’un d’expérimenté comme elle, y’a pas besoin de le préciser. Elle sait être précise et il est rare qu’elle fasse preuve de compassion envers un putain d’androïde. Si on compte pas Connor. Bordel, ce truc a sûrement une terrible influence sur elle. Mais pour l’instant, l’esprit de Griffin doit se concentrer sur les 2 hommes qui lui font face. L’un d’eux lui rappelle que l’ignorance, c’est mal poli, d’un bon coup de poing dans la tronche, de quoi lui faire un charmant coquard. Le coup lui a arraché un cri et l’autre, déjà, en profite pour le saisir par derrière, bloquant ses bras à l’aide des siens, le soulevant presque du sol. L’espace de quelques secondes, Griffin agite les jambes comme un poulet sans tête, se tortillant pitoyablement pour essayer de se délivrer. Les deux lascars, c’est un gros morceau pour lui tout seul. Il se demande dans quel pétrin il s’est fourré, encore, et surtout, où est Ellie, si elle l’a vraiment laissé… Non. Ce n’est pas elle, ça, enfin il n’a encore rien fait qui aurait pu la faire partir. Avec elle, il fait toujours des efforts suffisants pour être notés, assez pour que ceux qui les connaissent se moquent de lui, le pensant même attiré par la demoiselle. Alors qu’en réalité, il la considère comme une amie.

La seule, peut-être.

Par miracle, le premier type ne s’approche pas encore. Il reste en retrait, reprend son souffle, nettoie son nez qui pisse le sang d’un revers de manche. Et Griffin L’aperçoit. Son cœur a un bond dans sa cage thoracique, un bond qui saisit tout son corps alors qu’il se braque rageusement, jusqu’à balancer un coup de tête suffisamment fort pour que son adversaire le relâche. Ses yeux sont déjà retournés sur Ellie. Elle se bat comme un homme. Ses poings serrés, rien à foutre de la manucure, vas-y que je te fais bouffer mes phalanges jusqu’au coude. Son adversaire riposte, Griffin grimace au coup mais n’intervient pas. Il sait qu’elle gère. Et il sent qu’elle a besoin. Besoin de taper comme lui passe son temps à le faire. Besoin d’évacuer la rage, de se punir peut-être ? Ellie est parfois très dure envers elle-même. Et à sa manière, il essaye, dans ces cas-là, de détourner son attention. De la protéger d’elle-même et de son jugement parfois bien trop sévère. On peut pas être parfaits. On peut pas tout bien faire. Lui, la preuve, il fait rien de bien et il s’en porte plutôt pas mal au final.

Le second homme, en partie sonné par le coup de boule, se masse la mâchoire, observe son pote puis Griffin. Ils sont presque 2 à voir le combat qui se déroule sous leurs yeux, l’un encourageant mentalement son alliée, l’autre s’inquiétant probablement pour son ami. Quand le mec s’écroule, l’autre vient le récupérer comme on ramasse un sac poubelle. Ils ont eu leur lot de sang, ils n’en demandent finalement pas plus – faut dire que l’arme au poing d’Ellie suffit à décourager beaucoup d’animosité. C’est dingue comme une petite arme peut faire reculer le plus grand des gaillards. C’est dingue comme la colère d’une femme peut faire reculer un homme. C’est dingue comme Ellie, aussi frêle soit elle, parvienne à déchaîner tant de violence. Certains s’en effraieraient. Pas Griffin. Il s’en rassure. Il se sent comme elle, quand elle s’emporte, quand elle explose, quand elle brise tout à la force de ses bras, de son mental d’acier. Alors qu’elle tombe au sol, Griffin se rapproche d’elle. Au lieu de la laisser, il lui offre sa main. Une main blessée par les coups qu’il a distribués. Une main tremblante, alors que son souffle rapide suit probablement la cadence effrénée de celle de son amie. On laisse pas un soldat à terre. On laisse pas une Ellie à bout, assise à même le sol de ce parc pourri, un instant vaincue par la fatigue, tant morale que physique.

L’aide apportée par Griffin n’est pas toujours des plus évidentes, pas toujours des plus adaptées. Mais quand il fait l’effort, c’est bien souvent un geste sincère de sa part. Comme cette main tendue. C’est pas seulement pour la relever, c’est pour lui dire « courage, t’es pas toute seule, ça va aller ». Pour pas qu’elle reste tétanisée, que l’adrénaline la laisse engourdie. Pour qu’un contact amical remplace au plus vite la sensation qu’elle a eue en frappant, comme on panse une blessure, comme on essuie quelques larmes. Comme Griffin aimerait qu’on lui fasse, parfois. Ses yeux bruns retrouvent leur bonne humeur habituelle. Un sourire étire son visage, visage qui ne ressemble plus à rien et qui arrive, pourtant, à exprimer toute l’affection qu’il ressent.

_ Pas grave. Tu sais ce qu’on dit, un de perdu, dix de retrouvés. Comme les kilos. Bref. Tu lui as bien défoncé sa gueule à ce salaud. On n’a pas eu l’androïde mais on s’est débarrassés de 2 cons tous les deux, tout ça à la force des poings. On est vraiment les meilleurs.

Griffin a un petit rire et hausse négligemment les épaules, plein d'assurance.Et sans rancune, pour l’androïde. On s’en fout de ce truc en plastique, on en aura d’autre. L’important, c’est qu’on s’en soit sortis et pas trop mal, au final. C’est ce qu’il veut lui dire, à sa manière. La réconforter, pour qu’elle retrouve au moins un semblant de sourire, pour qu’elle arrive à se relever et  à marcher à ses côtés. Pas qu’elle reste à terre, épuisée, écrasée par un poids qu’il ressent mais qu’il ne se sent pas prêt d’aborder. Pas immédiatement en tous cas. Pourquoi n’a-t-elle pas tiré ? Pourquoi a-t-elle hésité ? Comment a-t-elle pu le laisser filer ? En temps normal, Griffin aurait assumé la responsabilité. Mais il se pose ces questions, pas encore prêtes à être formulées. Il veut pas l’enfoncer. Mais lui montrer qu’il est présent pour elle, ils penseront à toutes ces choses plus tard, si le sujet vient sur le tapis. Faut dire que Griffin n’a pas l’habitude de juger les actes de ses proches. Il est le premier à faire des conneries et ne prend pas forcément de plaisir à ce qu’on le lui fasse remarquer. Bien que le sujet sur lequel il reste le plus sensible concerne essentiellement ses relations avec les autres : Griffin n’est pas doué socialement, parfois, il a l’impression que les autres sont des poupées de porcelaine et qu’il n’a que des moufles pour les manipuler. La casse assurée.

Mais avec Ellie, il veut pas que ça se passe comme ça. Avec Ellie, il a l’envie d’être comme un ami. Ou au moins, un collègue qu’elle supporte à peu près. Griffin est assez seul : son caractère décourage beaucoup d’approches. On le voit aussi menaçant qu’un incendie de forêt, comme si ses flammes pouvaient se propager sur les autres, brûler ceux qui ont l’audace ou la stupidité de faire partie de ses proches. On fait tout pour l’isoler, comme si ça pouvait éteindre la rage, souffler sur ses braises, les faire disparaître. Comme si les flammes pouvaient s’étouffer. Alors qu’elles se nourrissent de sa chair, de sa tête trop pleine d’idées, de doutes, de peurs, de solitudes, alors qu’il macère dans sa connerie qu’est le pire des combustibles, dans cette douleur qu’il digère au point de s’en faire un ulcère. Ça le lacère. Ça le brûle de l’intérieur, ça consume tout son cœur, ça le laisse toujours à cran, toujours en mouvements, comme si bouger dans tous les sens, penser toujours sans cesse à tout, à tous, ça l’aiderait à fuir l’incendie, ça lui donnerait un abri.

Et la douleur est pire quand il voit ceux auxquels il tient s’écrouler. Quand il les voit faiblir, jusqu’à s’effondrer. Il ne veut pas qu’Ellie se laisse aller. Il ne veut pas qu’elle craque, il veut l’aider. Alors il garde sa main tendue, pour l’aider à se relever, pour lui éviter de se noyer dans son océan comme lui finit de brûler dans son brasier. Avec elle, il dévoile toute sa chaleur, cette gentillesse qu’on a tendance à lui oublier, cette générosité sur laquelle on finit toujours par passer. On ne retient que sa brutalité, sa violence, sa stupidité, son inconscience. Parce qu’il est plus facile de se dire qu’il n’est qu’un con et qu’une fois qu’on l’a catégorisé, il a toutes les difficultés du monde à s’échapper de cette case, cette cage où il est emprisonné. Une cage dont il cherche à briser les barreaux à grands coups de poings, une cage dans laquelle il étouffe et s’embrase comme on met un condamné au bûcher. Condamné à qui on retire toute humanité. Un monstre blessé, tuméfié, explosif et agressif, imprévisible et irascible, une bête assoiffée de combats, de sangs, de blessures. Un gamin dans un monde effrayant, un guerrier qui se bat contre le monde pour ne pas avoir à se battre avec tout ce qui traîne dans sa tête.

Un homme seul qui, face à Ellie ainsi au sol, a l’impression de se voir et a l’envie de la sauver, même si ce n’est qu’un geste de la main, qu’elle est simplement fatiguée. Parce que lui, il voit bien plus loin que ce qu’il a vu. Il a compris plus qu’il n’en dit. Il ressent bien qu’il le démente. Parce qu’un mec, c’est pas sensible. Un mec, c’est pas censé comprendre qu’elle a hésité, qu’elle a douté, qu’elle est en colère parce qu’elle l’a réalisé. Elle n’a soi-disant pas réussi l’objectif qu’ils s’étaient fixés, ils ne l’ont pas atteint, parce qu’il a déconné, parce qu’on les a dérangés, parce qu’elle n’a pas réussi à appuyer sur cette gâchette, parce qu’elle n’a pas pu. Elle n’a pas pu. Le pourquoi, il ne veut pas y penser. Le comment non plus. Là, il veut l’aider. Lui montrer qu’il reste à ses côtés. Qu’un échec, qu’une maladresse, il est capable de l’oublier. Parce que ce n’est pas un raté, une fois, deux fois, qui affecte ce qu’elle est. Qui change ce qu’elle est. Elle reste Ellie. Une femme qu’a pas à se laisser tomber, même quand ça va pas. Une femme qui se tient debout, forte, combattante, solide. Solide, même si elle doute, même si elle hésite. Car la peur ne lui retire rien de sa force. Car l’angoisse n’altère en rien cette volonté de fer. Car elle reste l’océan et qu’elle n’a pas à se laisser submerger.

_ Et si on allait boire un verre quelque part ? Genre près du cabinet de mon
médecin ?

Il ricane, amusé par sa propre remarque. Avec lui, les tensions ne durent jamais bien longtemps. Il trouve toujours la manière de sourire, de détendre l’atmosphère. De faire croire que tout va bien.

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