Je me suis manifesté : 143 fois sur mes : 53 et je préfère : être seul et je dois ma tête à : Ka'
(#) Sujet: Re: Mensonges et pack de bières Jeu 5 Juil - 11:12
Mensonges et pack de bières Juil. 2040, Domicile Watchburry
Ellie Watchburry & Connor
J'étais coincé, pris entre deux personnes que je ne désirais plus voir. Je me force à sourire, plus que nerveux désormais. Mon coeur tambourine dans ma poitrine tandis que je tente de calmer les gestes de nervosité qui commencent à faire leur apparition. Je ne sais pas où me placer. Dois-je fuir ? Dois-je rester ? Je ne sais plus. Mais le revoir ne m'enchantais pas du tout et cela ne faisait que confirmer à la demoiselle que je ne lui disais pas tout. Loin de moi l'idée de mentir, je restais discret, c'est tout.
J'étais l'animal meurtri face aux prédateurs affamés. Je voyais leurs sourires se transformer en rictus démoniaques. Une pure vision enfantine et pourtant le stresse et le malaise m'empêchaient de réfléchir correctement. Je déglutis, tant bien que mal, lâchant la main de la jeune femme. Mon regard se pose sur Connor que j'aimerais renommer Connard, mais là encore je n'étais pas assez énervé pour le faire. Mes émotions jouaient elles aussi à la roulette russe. Je fus presque soulagé de voir la demoiselle s'éloigner, presque car elle s'amusa à m'enfoncer un énième couteau dans le dos. Comme si je ne ressemblais pas déjà assez à un taureau en fin de vie dans une corrida. Ils étaient les matadors et moi, le taureau effrayé, incapable de savoir où aller. Je tentais de garder mon calme, fermant mon visage à toute expression bien que mon regard en disait long.
J'évite avec soin la question sur l'enquête. A vrai dire elle n'a nullement avancé et cela c'est même empiré. D'un simple déviant, je soupçonnais désormais un tueur en série. Les victimes ne concordaient pas, le mode opérantis non plus, mais c'était la seule hypothèse qui tenait encore la route. Je soupire doucement, toujours face à l'androïde souriant. Sa sale gueule d'ange me donnait l'envie de le frapper mais en même temps de le serrer dans mes bras. Je n'arrivais vraiment pas à me départir de cette image de mon fils perdu. Enfin, fils... c'était plus une projection de ma part et tous les spécialistes s'accorderaient à dire la même chose du pauvre fou que je tendais à devenir.
Bonjour Connor, finis-je par réussir à articuler. J'étais dos au mur et prendre la fuite ne ferait que renforcer ce sentiment de secret. Et là, la demoiselle Watchburry ne me lâcherait plus. La jeunesse avait de ça que l'on savait qu'elle était curieuse. Or la curiosité mène à ne pas lâcher sa victime. Et je m'étais trahis tout seul en venant ici. Je me tourne vers Ellie. Elle à l'air d'être posée de façon nonchalante sur le comptoir, une boisson à la main. La hache du bourreau venait de changer de main. On peut dire ça. Une vague coopération succincte. Je restais vague. Je n'avais guère envie de lui donner plus d'informations et cela ne faisait que m'enfoncer encore plus.
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❝ Connor ❞
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(#) Sujet: Re: Mensonges et pack de bières Ven 6 Juil - 3:15
Connor était calme voire trop calme pour quelqu’un qui savait qu’il n’avait pas agi correctement à l’endroit de Hank. Il avait profité de sa tristesse afin d’avoir des informations supplémentaires sur une enquête qui ne lui était pas attribuée. Sauf que sa mission était plus importante que tout et Connor était prêt à n’importe quoi pour la mener à terme. Disons qu’il avait profité d’une chance. La chance d’être identique à l’ancien partenaire de Hank. Le Lieutenant Anderson ne s’était pas posé plus de question pensant sûrement que le Connor de New York avait exactement les mêmes fonctions que celui de Détroit. Le RK800 les avait eues pendant plus d’un an et demi. Aujourd’hui, il avait changé du tout au tout et ce n’était pas plus mal.
L’androïde était rentré dans l’appartement et fut presque que soulagé de voir que le Lieutenant était sur son départ. Il ne savait pas depuis combien de temps il était là, mais il ne semblait pas avoir causé trop de dégâts. À voir l’expression faciale de sa propriétaire, elle ne semblait pas énervée ou stressée. Au contraire, elle était détendue à un point où elle se permit de se prendre une boisson ce qui fit sourire légèrement l’androïde. Comme souvent, leur duo avait toutes les cartes en main et ils avaient le dessus. La seule différence c’est que Hank n’était pas une victime. Il n’était pas un androïde déviant que le duo se devait de détruire pour le bien de la population. Le lieutenant confirma à Ellie qu’ils avaient collaboré. Oubliant, sans doute volontairement, de répondre à la question du RK800 sur l’enquête. C’était normal, après tout, il n’avait pas le droit de lui en parler. Il avait déjà fait l’erreur une fois, de trop parler à Connor, aujourd’hui, il devait savoir que la machine ne faisait plus parti de la police. Tant pis, l’androïde allait trouver d’autres manières d’avoir les informations qu’il avait besoin sur les déviants. « Le lieutenant Anderson et moi, nous nous sommes rencontrés près d’une scène de crime quelques jours avant votre retour. Je m’y étais rendu après avoir entendu parler d’un triple meurtre violent. Je voulais savoir si un déviant était responsable de ce massacre. » Quand Connor s’y mettait, il pouvait être un véritable livre ouvert. Surtout avec Ellie. Il donnait plus d’information que nécessaire. « Je n’aurais pas cru que le Lieutenant Anderson m’inviterait à le rejoindre sur la scène de crime. Je n’ai pu refuser. » Il haussa les épaules d’une manière nonchalante. Après tout c’est ce qui s’était passé, non ? Jamais Connor n’aurait demandé de rejoindre la scène de crime, il n’était plus enquêteur. Le fait que Hank l’ait invité l’avait mis en faute directement. « Vous saviez que le Lieutenant Anderson a… » Il se coupa dans sa phrase croisant le regard de Hank. Il allait révéler la collaboration entre Hank et le Connor de Détroit, mais il sut que ce n’était peut-être pas le moment. Il allait en parler à Ellie plus tard. Lorsque l’agent ne serait plus là. Il ne voulait pas le mettre dans une situation plus embarrassante. « …encore une voiture à essence ? C’est vintage. J’aime le vintage. »(Stabilité logiciel -2 ↓) dit-il en offrant un sourire à Ellie et en tournant la tête vers le lieutenant. « Puis-je vous demander la raison de votre présence ici Lieutenant ? Est-ce qu’il y a un problème ? » Connor donnait l’impression d’être complètement innocent, mais surtout en contrôle de la situation. On lui reprochait souvent d’avoir réponse à tout.
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❝ Hank Anderson ❞
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(#) Sujet: Re: Mensonges et pack de bières Lun 9 Juil - 19:37
Mensonges et pack de bières Juil. 2040, Domicile Watchburry
Ellie Watchburry & Connor
Je regarde Connor débiter ses explications et je me tends au fur et à mesure. Évidemment que j'avais commis une faute grave, induis en erreur par cet androïde que j'hésitais vraiment à frapper par peur. Mon visage demeure fermé tandis que mes yeux n'affichent que la panique. Où est donc passé mon sang froid légendaire ? Pourquoi suis-je ainsi démuni face à lui ? Dans un élan de panique, je laisse mon regard balayer la pièce pour finalement se poser sur la porte de sortie. Un animal apeuré qui ne cherchait qu'à fuir, voilà ce que j'étais à présent. Je déglutis avec une certaine difficulté, maudissant ma maladresse et mes erreurs.
Je mets une main dans une poche de ma veste, cette fameuse poche où sa pièce était. Je la serrait à m'en faire blanchir les phalanges. Je tentais de garder un semblant de prestance et de sérénité, mais mon corps me trahissait au fur et à mesure qu'il parlait. Il allait m'achever, levant son épée alors que j'étais à genoux, désarmé. Mais il n'en fit rien et une lueur d'espoir perça mon regard. Une hésitation, si rare, si révélatrice. Il mentait, encore. Ou du moins, ne disait pas toute la vérité.
Faisait-il cela pour me protéger ? A n'en pas douter qu'il allait révéler une information cruciale me concernant, ce qui permettrais à la demoiselle de finir ma mise à mort. De la sueur coulait le long de mon échine et mon rythme cardiaque devenait si effréné que j'avais du mal à garder une respiration sereine et normale. Je restais debout, tentant de ne pas flancher. Je sentais leurs regards sur moi. Jamais encore je ne m'étais senti aussi démuni. Je ne savais pas comment réagir si ce n'était paniquer. Du calme... Inspire et expire... J'inspirais profondément, pour me redonner du courage, puis un long soupire suivit.
Je m'approche de Connor, un léger sourire aux lèvres. Je n'avais pas à lui dire, je pouvais éluder la vérité. Après tout, il n'avait pas à connaitre la raison de ma venue et à n'en pas douter que cette charmante demoiselle lui raconterait tout. Je ne pouvais me résoudre à le haïr, pas lorsqu'il affichait cette mine innocente affreusement irritante.
Rien de bien important. D'ailleurs, je ne vais pas vous importuner plus longtemps. Mademoiselle, Connor, commençais-je en posant un regard sur Ellie puis sur Connor. Je dépasse ce dernier en posant une main tremblante sur son épaule Merci, soufflais-je avant de passer le pas de la porte, enfin délivré de ce calvaire. Je fuyais, à pas lents, mais je fuyais. Je me stoppe et me retourne vers Ellie. Je n'en avais pas finis avec elle. Je voulais savoir ce qui la poussait à agir ainsi, à haïr les déviants. Cela était plus de la curiosité qu'une réelle investigation policière. Au plaisir de peut-être vous recroiser, mademoiselle. J'inclinais la tête en signe de salut mais ne repris cependant pas ma route.
Quelque chose me retenais ici mais je ne savais pas quoi. Etait-ce à nouveau cet androïde au regard si profond ? Ou cette demoiselle si étrange et controversée ?
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❝ Ellie Watchburry ❞
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(#) Sujet: Re: Mensonges et pack de bières Mar 10 Juil - 3:02
FT. HANK & CONNOR
Tu as bien fais de te mettre à l’écart. Être en retrait t’offre un effet un point de vue des plus intéressants. Tu n’as plus spécialement envie de te mêler de la conversation, du moins pour le moment, mais tu ne peux pas non plus te résoudre à ignorer totalement, parce que tu es curieuse et que pas mal de tes questionnements demeurent toujours sans réponse. D’ailleurs, c’est frappant, ce changement d’attitude que tu observes … tu as l’impression que le Lieutenant perd de son aplomb de minute, en minute. Et pourtant, Connor n’est clairement pas effrayant. Impressionnant.
Tu ne peux pas t’empêcher, malgré tes quelques résolutions de laisser échapper cette question, qui n’en est en faite pas vraiment une. Tout juste une remarque qui n’attends qu’une confirmation que Connor et le vieil homme viennent aussitôt t’apporter. Anderson reste bref, Connor s’étale un peu plus sur les détails, comme toujours. Et pourtant, pour le moment, tu ne vois toujours pas où se situe le fameux problème. Parce que oui, tu n’es pas stupide et malgré les efforts du flic pour cacher la vérité, tu sens bien qu’il y a anguille sous roche. Et quoi ? C’était juste cette histoire de scène de crime qui parvenait à mettre un homme comme ce Hank dans un état pareille ? Ou qui le poussait à venir poser autant de questions ? Pas sûre. Cela dit, sirotant tranquillement ta boisson sucrée, tu continues de rester attentive. Tu plisses légèrement les yeux, lorsque ton androïde vient évoquer la voiture du lieutenant, mais bien vite, ton regard se repose sur le vieil homme. Subitement … la raison de sa visite n’était plus si importante. Pourtant, il t’avais semblé lorsqu’il avait frapper chez toi, qu’il avait vraiment besoin de te parler de tout ça. Il avait même adopté une attitude très sérieuse, histoire d’amplifier encore la chose. Et là … Ce n’était plus vraiment important. Mh. Il a l’intention de partir, maintenant. Pourtant, il semble traîner des pieds. Il en vient même à remercier Connor. Pourquoi ? Encore une fois, c’est un mystère. Et rien savoir est étrangement … désagréable, tu l’avoues volontier. “Au plaisir de peut-être vous recroiser, mademoiselle.” Oh. Alors comme ça, il n’en avait potentiellement peut-être pas encore fini avec toi. Pourquoi est-ce qu’il partait, alors ? Pourquoi est-ce qu’il semblait fuir ? S’il avait quelque chose à ajouter, ou d’autres questions à poser, il pouvait bien le faire maintenant. C’était plus simple d’en finir en une fois. Le pire, c’est qu’il n’a encore une fois absolument pas bougé. Il s’est arrêté, encore. Cette fois en dehors de l’appartement, juste devant la porte, dans le couloir. Retour à la case départ. Finalement, tu soupires lourdement, t’avançant dans le couloir après avoir abandonné la bouteille de ver sur un meuble au passage. Tu viens t’appuyer contre la porte, ton regard bleuté venant lui se fixer sur le Lieutenant. Tu étais plutôt du genre directe, normalement. Tu n’aimais pas particulièrement que les choses traînent en longueur et surtout, surtout, tu avais une sainte horreur que l’on te laisse dans l’ignorance quand tu sentais bien que quelque chose n’était pas clair. “Vous avez l’air d’un homme droit … Lieutenant.” C’était vrai. Un vieux flic comme on voyait encore de temps en temps. Il devait en avoir des années de service. De l’expérience. De la bouteille, comme on disait. Il n’avait pas l’air d’un mauvais flic, et pas non plus d’une mauvaise personne. “Pourtant, vous avez l’air … comment dire. De me prendre pour une potiche.” Et encore une fois, tu étais loin mais alors très loin d’apprécier la chose. “Si vous voulez savoir quelque chose, je veux dire, réellement, vous devriez poser les bonnes questions au lieu de vous cacher derrière vos … questions d’interrogatoire type.” C’était pas malin en plus, d’essayer de jouer à ça avec toi. “Si c’est pas vous qui me dîtes pourquoi vous êtes vraiment - et tu insistes bien sur ce mot - pourquoi vous êtes venus jusqu’à moi … ici. C’est moi qui pourrait bien venir prendre mes réponses moi-même.” Oh, ce n’était pas des menaces. Rien de bien méchant, disons simplement que s’il avait été en mesure de fouiller dans ton dossier personnel, tu étais peut-être bien capable d’en faire autant. Pour voir. Là-dessus, tu fais un pas en arrière jusqu’à lui tourner le dos. “Je vous souhaite une bonne journée … si vous changez d’avis, j’ai de la bière dans le frigo.”
(c) ANAPHORE
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❝ Connor ❞
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(#) Sujet: Re: Mensonges et pack de bières Sam 14 Juil - 3:54
Connor ne pouvait pas détacher son regard du lieutenant Anderson et il examinait chacune de ses réactions. Ce dernier ne semblait pas du tout à l’aise avec la situation. Était-ce la présence de Connor qui le déstabilisait à un point ? Voyait-il toujours en lui le Connor qu’il avait connu à Détroit ? Pourtant le RK800 de New York n’avait rien à voir. Il n’était pas déviant et il ne voulait pas le devenir. Il ne voulait pas être désactivé, il avait une mission à accomplir auprès d’Ellie. Et il ne voulait pas qu’Ellie termine attristée comme l’était Hank. Cette tristesse affectait légèrement la programmation de l’androïde. Il se surprit lui-même à couvrir Hank. Plutôt que de révéler des détails que le RK800 avait appris, Connor changea complètement de sujet afin de parler de la voiture de Hank. Ce n’était pas du tout dans ses habitudes de s’intéresser aux biens matériels des autres. Ellie le regarda étrangement, mais concentra rapidement son attention sur le Lieutenant.
Ce dernier désirait fuir rapidement l’appartement d’Ellie. Visiblement troublé, mal à l’aise et surtout nerveux. Il vint poser une main tremblante sur son épaule avant de le remercier. Connor ne dit rien, il plongea son regard dans celui de l’homme et lui fit un maigre sourire. À peine visible, mais bel et bien présent. Normalement, la machine aurait insisté avec ses questions, mais il avait bien compris que ce n’était pas le moment. Ellie lui en dirait plus si c’était important. Après tout, il était venu la voir elle, pas lui. Connor ne voulait pas trop se mêler de la vie privée de sa partenaire. Déjà qu’il avait l’impression d’être trop présent depuis qu’ils vivaient ensemble. Connor n’était pas programmé pour ça. Il ne savait jamais quoi faire lorsqu’il se retrouvait dans cet appartement. Normalement, il devrait passer ses nuits au poste de police. C’était une question d’habitude. Sa programmation allait s’habituer à ce changement.
Hank se trouvant près de la porte, Connor avança dans l’appartement afin de rejoindre sa partenaire. L’androïde posa son bonnet sur le comptoir et retira le manteau sombre qu’il portait afin de faire apparaître son uniforme type d’androïde. Le RK800 laissait Ellie mener la danse. Il ne savait pas ce qu’elle désirait et ce qu’il devait faire dans une situation comme celle-ci. Connor interagissait avec les androïdes, pas les humains normalement. « Le Lieutenant Anderson préfère l’alcool fort. » dit-il finalement lorsqu’Ellie précisa qu’elle avait de la bière dans le frigo. Selon ce qu’il avait analysé lors de leur première rencontre, Hank ne se gênait pour boire dans sa flasque au travail et cette dernière ne contenait pas seulement de l’eau.
Spoiler:
Soooooorry ! Cette réponse est inutile !
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❝ Hank Anderson ❞
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(#) Sujet: Re: Mensonges et pack de bières Lun 16 Juil - 23:12
Mensonges et pack de bières Juil. 2040, Domicile Watchburry
Ellie Watchburry & Connor
Je soupire doucement. Si je n'étais pas resté, si j'étais parti directement, je n'aurais pas dégradé la situation de la sorte. Toujours crispé et tendu, je me retourne vers les deux jeunes gens, un léger sourire aux lèvres. La remarque de Connor ne me fit qu'à moitié sourire. Il ne pouvait guère affirmer quoi que ce soit sur moi, on ne s'était vu qu'une seule fois. La fois de trop même. Quel con je suis ! Me fourrer dans une merde pas possible, tout ça parce que j'ai le coeur fragile. Saloperies d'émotions. Mon regard fatigué scrute à nouveau la pièce en désordre. Puis il se pose sur la demoiselle au ton accusateur désormais.
Elle avait raison, je l'ai prise pour une idiote. J'ai joué d'arrogance et voilà où cela m'a mené. J'ose un pas, puis un autre avant de fermer délicatement la porte derrière moi. Je n'avance pas plus. Me revoilà dans l'antre du loup. J'inspire grandement, l'air plus peiné que grave. L'acier contre l'acier, le duel recommençait, éclipsant totalement l'androïde qui se trouvait non loin et qui était la source de ces problèmes. Je ne voulais pas que l'on s'apitoie sur mon sort, ou même que je suscite quelconque pitié. Mais il fallait croire que l'ensemble de mes actes poussaient vers ce sentiment.
Vous avez raison, dis-je simplement, neutre dans ma voix. Ce n'était guère l'appât de la bière qui m'attirait que d'énoncer un semblant de vérité. Je ne valais pas mieux que tous ces hommes qui se permettent de mentir, actuellement. Hors je n'étais pas un menteur, loin de là. La vérité se dissimulait très souvent sous des dérobades. J'avance de quelques pas, me rapprochant de la jeune demoiselle au regard perçant et accusateur. Je lui devais la vérité. Elle était liée à ce Connor et je ne pouvais m'enlever de la tête sa ressemblance avec celui que j'avais finis par considérer comme un fils. Elle avait donc le droit de savoir... Doucement, je sors de ma poche cette pièce qui ne me quittait plus. La tenant entre le pouce et l'indexe, je la lève, montrant à qui le voulait ce trésor sans valeur apparente. Puis je la tend à Ellie.
Je vous dois des explications, continuais-je, toujours neutre. Un soupire s'échappe de mes lèvres, venant briser le fragile silence de la pièce. J'étais toujours autant tendu, plus encore maintenant que je me savais à deux doigts de tout révéler à une inconnue. Mais ne parle-t-on pas plus facilement aux inconnus, justement ? Je vous présente mes excuses, mademoiselle. Je n'ai pas été correcte avec vous.
Je laisse un silence se suspendre à mes lèvres avant de reprendre, résigné à montrer l'homme blessé et faible que je suis. Si je suis venu ici, c'est avant tout parce que j'ai déjà eu affaire avec un androïde Connor par le passé... Na sachant pas qu'il en existait plusieurs, j'ai été surpris de le croiser ici, à New York... et je voulais revoir son visage, comprendre pourquoi il m'a menti, lui qui ne le faisait jamais. J'ai été faible, et je suis encore bercé de l'espoir que Connor, mon fils, reviendra d'entre les morts. Pour une fois, je eux croire en cette folie. Mon regard se pose sur Connor, triste, presque paternel. Je suis perdu dans mes justifications. En fait, je ne sais même pas pourquoi je suis venu si ce n'est pour me faire du mal.
Un sourire triste se dessine sur mon visage. Je suis un abruti, un abruti qui s'accroche à des rêves. Mes lèvres tremblent, semblant retenir des sanglots silencieux, invisibles. Oui, au fond de moi je pleure, encore, la disparition de mes fils et de ma femme. Je pleure ma solitude, pitoyable créature que je suis. Mon regard revient sur Ellie. Mon sourire est toujours présent, faible et triste. Je suis navré de vous avoir dérangé pour des bêtises. Je n'ai plus rien à dire. Je n'ai plus qu'à partir, à nouveau, laissant ici mon passé au travers de cette pièce que je n'avais pas récupéré. Et c'était peut-être mieux comme ça. Ainsi, je pourrais peut-être faire mon deuil.
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(#) Sujet: Re: Mensonges et pack de bières Mar 17 Juil - 0:21
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Tu avais été dure, cette fois. Et tu en étais parfaitement consciente… Seulement, ça fonctionnait comme ça avec toi. Tu étais plutôt sympa, en règle générale, même si tu n’avais jamais vraiment été un bel exemple de douceur. Mais tu avais ton petit caractère. Le genre qui veut bien faire des efforts, mais qui n’apprécie pas trop de passer pour une idiote. Savoir qu’une personne osait le faire, devant ton nez, presque aussi ouvertement avait contribué à te faire perdre le calme que tu avais conservé jusqu’ici. Tu avais joué la maligne, rien de plus, durant cette conversation, mais là. Trop, c’était trop. Le pire, c’est que tu avais la désagréable impression que Connor était entré dans son jeu, d’une manière ou d’une autre, même si ça continuait de paraître improbable, voir impossible. Tu n’en voulais pas spécialement à ton androïde. Il était bien incapable de te mentir ou de se payer ta tête. Tu le savais. Du coup, c’est vers le Lieutenant, et uniquement vers lui que tu craches ton espèce de poison acide. Tu veux le faire réagir … tu espères qu’il se décidera à être totalement honnête. Peut-être pas aujourd’hui. Peut-être pas directement. Mais au moins qu’il y pense. D’ailleurs, preuve que tu n’attends rien de ce vieux flic aujourd’hui, tu lui as déjà tourné le dos, et tu es déjà pratiquement prête à retourner à ton pseudo-rangement. Oui, mais voilà … tes paroles avaient visiblement eu un impact plus fort que tu ne l’aurais cru, et surtout, elles avaient un effet pratiquement immédiat. Il était revenu. Il s’était de nouveau avancé, et il avait de nouveau les pieds chez toi. Sa voix t’avait presque forcée à te retourner, et tu lui faisais de nouveau face, tandis qu’il fouillait dans sa poche pour en sortir un petit objet qu’il avait manipulé quelques secondes avant de le tendre vers toi. Machinalement, tu étais venue l’attraper, l’observant un instant en ouvrant grand les yeux. Le regard toujours fixé sur la pièce, tu avais fait un pas de plus et l’une de tes mains était venue se glisser rapidement dans la poche de Connor. Tu y avais trouvée une pièce. Exactement la même pièce que celle que venait de te remettre Anderson. “Je vous dois des explications.” Alors là … oui, effectivement, ça ne faisait aucun doute. Tu rends sa pièce à Connor, t’avançant finalement de nouveau vers la cuisine. Tu sors deux bières du réfrigérateur que tu poses devant toi, sur un comptoir, tu en pousses une plus en avant, déposant la pièce du Lieutenant juste à côté, tandis qu’il te présente des excuses. Pour le moment, tu restes silencieuse. Tu le laisses faire. Tu n’as pas envie de l’arrêter en si bon chemin, et surtout, tu es sans doute bien trop surprise par ce si petit élément, que tu ne trouves rien à dire, rien à répondre à ses excuses que tu penses pourtant très sincères.
Tandis que tu décapsules les deux bières, chacune leur tour, tu l’écoutes évoquer un autre Connor. Il avait côtoyé un Connor .. un autre Connor. Similaire au tien en tous points, sans doute. Étrangement, dans un premier temps, tu as un peu de mal à concevoir la chose. Pourtant, finalement, ce n’était pas si surprenant. C’est comme ça que fonctionnait Talos avec tous ses modèles d’androïdes. Rares étaient les modèles uniques. Généralement, ça fonctionnait par série. Il n’y avait qu’à regarder les androïdes qui se chargeaient de nettoyer les rues … ils avaient pratiquement tous la même tête. Et ça ne t’avais jamais choqué. Ni même surprise. Sauf que là, c’est de Connor qu’il s’agit. Ton regard se pose d’ailleurs sur ton androïde. Est-ce qu’il le savait ? Il n’avait rien dit, en tout cas. Tu plisses les yeux, légèrement soupçonneuse, avant de soupirer doucement. L’homme devant toi venait de s’excuser une énième fois, et cette fois, alors que ton regard repasses sur lui, tu ne peux t’empêcher d’avoir de l’empathie. S’il fait tout pour rester neutre, et fort devant toi, son regard lui ne trompe personne. Tu peux y lire de la tristesse. Et tu sens d’ailleurs bien depuis un moment que quelque chose ne va vraiment pas. “Vous ne m’avez pas dérangée.” Toi qui avais horreur de faire le ménage, c’était même un bon moyen d’y échapper pour le moment. Et puis maintenant que ces histoires bizarres de mensonges mises de côté, tu étais clairement plus encline à l’écouter, et surtout, à communiquer. “Qu’est-ce qui lui est arrivé ? A votre ... Connor ?” A l’évidence, il n’était plus avec le lieutenant, ce Connor. Et puis, il avait parlé de lui au passé, non ? Ça n’augurait rien de bon, et encore une fois … rien que d’y penser, tu ne pouvais pas t’empêcher de ressentir une pointe de tristesse pour ce vieil homme. Il était venu jusqu’ici, parce qu’il avait gardé Connor, ton Connor, dans un coin de la tête, et qu’il avait été poussé par quelques émotions à mettre les pieds chez toi, sans doute dans l’espoir d’apprendre quelque chose, de trouver un peu d’espoir, ou juste … de revoir un visage qu’il avait connu. C’était bizarre. Mais c’était touchant. Et tu savais qu’à sa place, tu aurais sans doute fait la même chose. C’était évident.
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(#) Sujet: Re: Mensonges et pack de bières Mar 17 Juil - 0:51
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Ellie Watchburry & Connor
La curiosité est un vilain défaut. Mais qui suis-je pour faire ainsi la morale ? Je regarde la demoiselle s'en retourner vers le comptoir et sortir deux bières. Je ne pouvais plus m'échapper et j'avais voulu ça. J'avais voulu que ça tourne ainsi, pour enfin confier à quelqu'un ce que j'avais sur le coeur. C'était stupide, pathétique même, mais je devais le faire, c'était plus fort que moi. Je hoche la tête, toujours ce sourire triste aux lèvres. Je m'approche du comptoir sans pour autant prendre la bière. Il me fallait quelque chose de plus fort, beaucoup plus fort, pour pouvoir accuser le coup et le poids de tout ce que j'allais dire. Mon regard se porte sur Connor, le pauvre était aussi utile qu'une plante verte et cela me faisait mal de le voir ainsi. Innocent et seul au milieu de cette pièce jonchée de vêtements. Comme l'a souligné Connor, je préfère les alcool forts... N'auriez vous pas quelque chose de plus corsé ? Je demande, sait-on jamais. Cependant, je prends quand même la bière que je décapsule. Je m'empresse ensuite d'en boire une longue, très longue rasade, laissant le liquide froid éteindre le feu des émotions qui brulait en moi.
J'étais loin d'être aussi calme que je voulais bien le laisser croire. Tout se bousculait en moi. Tant d'émotions... Comment mon vieux coeur arrive-t-il encore à supporter tout ça ? Pour toute réponse, je bu encore, pour oublier, sûrement. C'était idiot. Je ne pouvais pas oublier avec une simple bière. J'étais minable. Je me redresse et regarde tour à tour Ellie et Connor. Je ne sais pas si j'aurais la force de tout avouer. C'était si récent, si douloureux. J'inspire longuement, récupérant cette pièce qui était tout pour moi, désormais. Je me mis à jouer distraitement avec, tout comme il l'aurait fait. en fait, je ne faisais que gagner su temps sur les aveux que je désirais faire depuis le début. Je me mettais moi même des bâtons dans les roues en repoussant l'échéance. Cela ne faisait que me blesser plus encore.
Puis finalement, après un long moment de silence, je me jette à l'eau. Un soupire s'échappe de mes lèvres et mon regard d'acier s'en va rencontrer celui de la jeune demoiselle. Je ne peux pas regarder l'androïde, pas maintenant. Je... mes mots refusent de sortir, bloqués par une douleur indescriptible qui m'enserre la poitrine. Il est mort, dis-je simplement, revoyant encore une fois ce jour funeste. Tout comme pour mon fils, tout comme pour ma femme, je n'avais rien oublié des détails de cette journée qui fut un abominable. ce regard... Il avait eu peur de mourir et je l'ai abandonné... Tout est de ma faute. Il est mort à cause de moi. Je baisse les yeux avant de regarder de nouveau la demoiselle. Pouvais-je lui dire qu'il était déviant, elle qui haïssait les androïdes... Je ne sais pas.
Je me recule un peu, m'appuyant contre le mur. Je sors ma flasque, ma fidèle flasque qui ne me quitte pas. Et je bois, sans discontinuer, comme s'il ne s'agissait que d'eau. Cela ne suffira pas à calmer la douleur au fon de mon être, mais ça y contribue fortement. J'étais un noyé qui tentait de s'accrocher à n'importe quoi pour survivre. Et ce n'importe quoi c'était ce Connor, celui de New York. Pathétique. Vous savez, j'ai été stupide de voir en lui mon défunt fils, après tout, il n'était qu'une machine. Je ris, amère. Oui, ça avait été la plus grosse erreur de ma vie, m'attacher à lui. Je bois encore, ne faisant plus guère gaffe à ce qui m'entourait. J'étais dans mon passé, mon douloureux passé. Et les mots sortaient si facilement... Et je l'ai vu mourir, encore une fois, ce fils que j'aimais tant. J'ai tué mes fils, ils sont morts par ma faute. Comprenez que je suis un vieux fou dominé par ses sentiments.. Nouveau rire, plus amère encore. Amelie, Cole puis Connor. Qui sera le suivant sur la funeste liste des gens qui me sont chers ? Sumo ? Mon chien est le prochain à me quitter ? Que t'ai-je fais, Dieu, pour que tu me haïsses de la sorte ?! Je n'étais pas encore au point de hurler mais ce n'était pas loin. Mes mots n'étaient que douleur. J'étais seul et plus personne n'était autour de moi. J'étais dans ma bulle, buvant jusqu'à vider ma flasque. Buvant pour m'échapper.
Mon regard se pose sur Ellie sûrement effrayée par mon comportement. Si tu tiens à lui, protèges le, chéris chaque instant passer avec lui. Car tu ne sais pas de quoi demain est fait. Et ça, je l'ai vécu par trois fois. Sûrement que je ne savais plus ce que je disais. Mais je m'en fichais pas mal. Je voulais oublier, je voulais qu'elle m'aide à oublier.
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❝ Connor ❞
Je me suis manifesté : 164 fois sur mes : 2 ans de vie. J'exerce la fonction de : Ancien enquêteur et négociateur pour la NYPD, maintenant traqueur de déviants et je préfère : ne pas m'attarder sur des choses aussi futiles et je dois ma tête à : Shiya
(#) Sujet: Re: Mensonges et pack de bières Lun 23 Juil - 20:03
Au moins, cette discussion n’aura pas été vaine. Hank dit à Ellie qu’il lui devait des explications. C’était préférable qu’elles proviennent de lui plutôt que de Connor. Après tout, Connor ne savait pas toute l’histoire et surtout il serait très neutre dans ses explications. Contrairement à Hank, cette situation ne l’affectait pas. Depuis toujours, il savait qu’il y avait plusieurs Connor. Exactement 13 de son modèle. Un modèle prototype qui servait de tests à un modèle plus puissant encore. Le RK800 se savait le onzième de sa catégorie. Mais pour lui, c’était uniquement un chiffre qui permettait de le différencier des autres. C’était une partie de son numéro de série, de son identité unique. C’était ce tiret onze qui le différenciait, autrement tous les Connor avaient été programmés de la même manière.
La machine resta complètement immobile lorsqu’Ellie glissa sa main dans sa poche afin de s’assurer que la pièce que possédait Hank n’était pas la sienne. Tous les Connor avaient cette pièce. Une petite folie de leur concepteur qui avait envie de voir ses androïdes manipuler parfaitement une pièce de monnaie. Ça n’avait aucun intérêt pour le RK800, mais c’était dans sa programmation dès qu’il y avait un moment d’attente. Il connaissait près d’une centaine de mouvements qu’il enchaînait de manière aléatoire dès qu’il le fallait. Hank finit par avouer que son Connor était mort. Pas sa faute. Connor fronça les sourcils. Malheureusement, il n’était pas programmé pour être empathique. « Il était déviant. C’est de sa faute, pas de la vôtre. » Ses paroles étaient dures, mais il était programmé pour dire la vérité et malheureusement pas toujours avec des pincettes. Pour lui, la destruction du Connor de Détroit avait eu lieu d’être. Il était devenu dangereux pour les humains.
À la suite de son intervention, la conversation reprit entre Hank et Ellie. Attentivement, Connor écoutait chacun des mots prononcés par Ellie, mais surtout par Hank qui s’était lancé dans un monologue. Il souffrait réellement de la porte de son androïde et le RK800 tourna la tête vers Ellie. Serait-elle dans le même état si les rôles inversés ? Connor ne désirait pas ça. Il ne voulait pas que sa partenaire souffre par sa faute. À aucun moment. « C’est à moi de la protéger… » souffla-t-il sans lâcher la brune du regard. Il lui adressa un doux sourire. Se sacrifier pour elle ne serait jamais une hésitation. Sa vie avant la sienne. Depuis qu’Ellie l’avait sorti de la police, Connor lui était plus fidèle que jamais. Il ne travaillait plus pour la NYPD, il ne travaillait pas non plus pour la MRA, il travaillait pour Ellie Watchburry. Peu importe ce qu’elle allait lui demander. Donc c’était sans hésitation qu’il affirmait que c’était à lui de la protéger.
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❝ Ellie Watchburry ❞
Je me suis manifesté : 546 fois sur mes : 31 et je préfère : les hommes et je dois ma tête à : Ka'
(#) Sujet: Re: Mensonges et pack de bières Mar 24 Juil - 0:42
FT. HANK & CONNOR
Tu reprends appui sur le comptoir, avant de finalement te redresser, cherchant une position plus confortable pour écouter les réponses aux questions que tu ne pouvais tout simplement pas t’empêcher de poser. Même si tu avais conscience que c’était sans doute bien trop indiscret. Trop personnel aussi. Tu ne peux juste pas résister à l’envie, ou plutôt au besoin de savoir. Il en avait déjà bien trop dit, maintenant. Il avait piqué au vif ta curiosité. Plus de marche arrière possible et il devait s’en douter à en croire son regard, sa mine presque résignée. Il n’a pas touché la bière … d’ailleurs, il semble saisir la perche que tends malgré lui ton androïde, histoire d’obtenir quelque chose de plus fort. Il avait de la chance, si on peut dire, tu avais toujours une bouteille dans un placard. Tu ne savais même pas depuis quand elle était là. Tu buvais peu. Et rarement seule, chez toi. Du coup, elle restait là, au fond du placard, à attendre, à prendre un peu la poussière aussi sans doute. Cette bouteille bon marché … Tu n’as qu’un pas à faire pour l’attraper, la poser devant toi, et poser un verre à côté. Un seul verre. Parce que tu n’avais aucune espèce d’envie de l’accompagner là-dedans.
Un court silence s’installe. Juste le temps pour toi de finalement t’asseoir sur un tabouret, en hauteur, toujours en face du lieutenant. Il semble hésiter, ou alors, ne simplement pas réussir à s’exprimer et finalement, c’est comme si tu pouvais parfaitement le comprendre, à cet instant. Si bien que tu restes silencieuse, et immobile, histoire de lui laisser tout le temps dont il a besoin pour parvenir enfin à s’exprimer, pour t’offrir, ou non d’ailleurs, tes réponses. Tu aurais presque pu sursauter, lorsque sa voix rauque avait de nouveau résonner dans l’appartement. Il cherche ses mots. Et finalement … elle tombe. Cette phrase affreuse. Elle a un peu l’effet d’un boulet de canon. Ou de ces enclumes, qui tombent d’on ne sait où sur les personnages dans les dessins animés. Et il la répète, ajoutant quelques mots de plus qui accentuent encore ce sentiment … étrange, et passablement désagréable. Le pire ? C’est que ce n’est même pas fini. Il se tait un instant, après ça. Pour reculer, prendre de la distance, et s’appuyer contre un mur tout en sortant une flasque dans laquelle il boit généreusement. Et là, le flot de paroles reprend. Plus dense, bien plus intense. Il parle d’un fils qu’il avait perdu, de sa façon de voir son androïde, son Connor, à une époque. Il avait perdu non pas un, mais deux fils, au final. Et il se sentait responsable. Et tu pouvais sentir, voir, à quel point cet homme était torturé, blessé de l’intérieur. Il avait tant perdu. Difficile de le blâmer pour que ce soit en sachant ça. Il avait le droit de boire. Tout autant que d’être un peu fermé, voir désagréable comme il avait pu l’être en arrivant ici. Tu ouvres la bouche … tu sens tes lèvres trembler légèrement, et tu les refermes sans qu’un mot, un seul, n’ai eu le temps ou la possibilité d’en sortir. C’est celle de Connor qui prend le relai … Et tu ne réagis même pas. Ses paroles sont dures. Froides. Déviant … Son Connor était déviant. Le pire, c’est que ça ne semble pas surprendre Hank, ce qui te fais penser qu’il était au courant. Un Connor déviant. Déviant, oui, et pourtant, tu avais devant toi un homme fait de chair et de sang qui était en train de le pleurer. Tu aurais tellement dû réagir. Appuyer Connor dans ses paroles, parce que généralement, vous étiez tellement toujours d’accord sur ce sujet mais là … Là, tu te sentais si mal après avoir entendu tout ça. Et encore une fois, ça faisait remonter des doutes, des craintes et des angoisses à la surface. Tout ça, ça allait finir par te rendre dingue, un jour. Dans quel état est-ce que tu serais, Ellie, si tu venais à perdre Connor ? C’était marrant en un sens. Parce que pas mal de monde de ton entourage étaient du genre à voir les androïdes comme de simples machines. Ta mère en l'occurrence. Elle n’en voulait pas chez elle. Pas confiance en la technologie, qu’elle disait. En ajoutant après qu’elle n’arrivait même pas à faire fonctionner son robot de cuisine correctement … La comparaison faisait toujours bien rire Warren. Personne ne pleurait pour son robot de cuisine, son réfrigérateur, ou pour son grille pain. Sauf qu’évidemment, toi, tu savais que ton androïde était loin, très loin d’être une foutue machine aussi basique que ça. D’ailleurs, tu ne le voyais plus comme une machine, un robot depuis des lustres. C’était juste … juste Connor. “Je suis vraiment désolée …” C’était tellement stupide. Ces paroles, prononcées avec cette voix tellement lointaine, et tellement loin de ta voix habituelle. Et puis, à quoi ça rimait d’être désolée ? C’est pas comme si t’étais responsable de quoi que ce soit, mis à part peut-être le fait d’avoir mis ça sur le tapis. D’avoir posé bien trop de questions. Tu ne peux pas détacher les yeux du Lieutenant … jusqu’à ce qu’il reprenne subitement la parole. Et là, tu prends une nouvelle claque en pleine face. Ses mots résonnent plusieurs fois dans ta tête, comme un écho suppliant qui ne désire que d’être entendu, et compris. Tu baisses alors les yeux, fixant la bouteille devant toi. Maintenant, bizarrement, elle te fait envie, mais tu la lâches bien vite du regard pour reposer les yeux sur ton androïde lorsqu’il ouvre la bouche. Tu n’étais pas bien bavarde, bon sang. Tu avais juste l’air d’assister à une horrible pièce de théâtre. Du théâtre dramatique, bien évidemment. C’est encore une fois des mots qui te touchent … mais d’une autre façon cette fois. C’est presque doux, et ravageur à la fois. Tu avais toujours tout donner pour protéger Connor, et au final, jamais tu ne t’étais réellement rendu compte qu’il tenait à le faire pour toi aussi. Il te souris et sur l’instant, tu as presque envie de quitter ta place pour simplement le prendre dans tes bras. Ce n’était pas le genre de choses que tu faisais habituellement avec Connor. Non, en fait, vos contacts physiques étaient limités, et relativement rares. Ça arrivait, mais c’était toujours rapide, furtif, parce qu’il n’était pas programmé pour ça. Mais là … “On se protège...mutuellement. Je suppose.” Ouais. C’était ça. Ça fonctionnait comme ça. Tu avales difficilement ta salive. Tes doigts sont crispées sur tes cuisses, sous le comptoir, et finalement, tu te sers un verre avant de l’avaler d’une traite. Tu grimaces. Ça brûle. C’est dégueulasse. Ça secoue. Mais t’en avais besoin. “J’ai été indiscrète, je m’en excuse, lieutenant. Vous n’étiez vraiment pas obligé de ... Tout me raconter.” Et là, bien évidemment, tu es en train de lutter intérieurement pour paraître normale. Naturelle. Pour ne rien laisser transparaître de toute la peine que tu peux ressentir pour cet homme, et surtout, de tout ce que son histoire à pu éveiller chez toi, parce que bon sang, c’est trop, beaucoup trop. Tu soupires lourdement, avant de descendre du tabouret. “Vous ne devriez pas … vous sentir responsable. Les gens meurt. Humains comme androïdes. C’est comme ça, on n’y peut rien. Je suppose qu’il faut apprendre à vivre avec. Et je sais de quoi je parle.” Tu marques une pause. T’as pas spécialement envie de raconter ta vie à ton tour. C’est pas un groupe de parole. “J’ai perdu mon père. C’était … mon modèle. Et il me manque. Mais, c’est comme ça. Et je sais qu’il n’aurait pas voulu que je m'apitoie sur mon sort, ni que je passe ma vie à le pleurer, ou à courir après son fantôme.” Tu croises les bras sous ta poitrine. Piétinant sur place. Mal à l’aise. “Désolée … Je suis carrément pas douée pour remonter le moral des gens.”
(c) ANAPHORE
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❝ Hank Anderson ❞
Je me suis manifesté : 143 fois sur mes : 53 et je préfère : être seul et je dois ma tête à : Ka'
(#) Sujet: Re: Mensonges et pack de bières Mar 24 Juil - 1:51
Mensonges et pack de bières Juil. 2040, Domicile Watchburry
Ellie Watchburry & Connor
Deviant... le désespoir se transforma en colère avant s'envoler rapidement. Oui. Il était déviant et c'était de ma faute. Je ris doucement, un rire qui voulait se muer en larmes. Mais elles ne sortirent pas, elles restèrent à lacérer ma poitrine. Seul un léger rire s'élevait dans cette pièce. Je bu encore, attiré par cette boisson traitresse qui déliait les langues. J'avais envie de hurler, j'avais envie de frapper ce mur jusqu'à m'en faire saigner les phalanges. Mais je ne fis rien, je restais là, à fixer Connor avant que mon regard ne balance vers Ellie qui ne semblait pas en meilleure forme que moi. J'étais un abruti d'ainsi m'ouvre à des gens que je ne connaissais pas. Mais cette situation avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Il avait été l'élément déclencheur. Un soupire s'échappe de mes lèvres. Je suis mal à l'aise de me montrer ainsi en spectacle mais l'alcool me fait un peu oublier l'endroit où je suis.
Je suis partout, dans le passé, dans le présent... Je ferme les yeux, inspirant fortement, cachant une douleur qui m'assaillait. Une douleur que je connaissais que trop bien. Celle qui emprisonnait mon coeur, serrait ma gorge et me forçait à boire, boire pour oublier, boire pour m'échapper, boire pour ne plus souffrir. Dos au mur, je peinais à tenir sur mes jambes, l'alcool n'aidant en rien. Mais je souris, sans savoir pourquoi, je souris doucement, retenant ces flots de larmes qui menaçaient de se déverser sur mes joues ridées. Mon regard d'acier balaie la pièce, cherchant un échappatoire, un exutoire. Mais il n'y avait nul endroit où je pouvais m'adonner librement à mes jeux dépressifs. Seule la porte d'entrée pouvait m'offrir un semblant de liberté. Mais c'était sans compter le fait de me retrouver au milieu des foules curieuses, et ça, je ne pourrais pas. J'avais besoin d'être seul, mais comment trouver cette solitude maintenant que j'étais entouré de deux personnes attentives et avides de savoir ? Du coin de l'oeil je remarque la jeune demoiselle vider un verre rapidement.
Ô pardonne moi, jeune demoiselle. Par ma faute tu souffres, comme tous ceux qui m'ont été proches. Je me redresse et pose d'un geste tremblant la flasque presque vide sur un meuble non loin. Je ressemblais à un vieux fou, le regard à moitié perdu dans le vide, les gestes peu sûrs et tremblants... et ce sourire, ce sourire qui ne voulait pas s'enfuir de mon visage ridé et fatigué. Ma voix rauque s'élève dans la pièce, calme, contrastant avec les supplications qu'elle avait été peu avant. Vous tenez l'un à l'autre... chérissez donc cette famille insolite que vous formez... je tourne la tête vers Ellie, réellement désolé de lui faire endurer ça. Mon esprit est embrumé par l'alcool mais j'arrive tout de même à aligner deux ou trois pensées cohérentes... Ne soyez pas désolée, jeune demoiselle. C'est moi qui suis venu vous causer du tort. C'est à moi de m'excuser.
D'un pas mal assuré je me dirige vers la fenêtre, l'ouvrant pour m'accouder sur le rebord. J'ai causé tant de problèmes. Je ne suis qu'un aimant à problèmes. Je regarde l'horizon, cachant mon visage aux autres occupants de l'appartement. Je cache cette figure honteuse, déchirée par le passé et la culpabilité. Et j'écoute, l'esprit perdu dans la brume, ce que me raconte la jeune femme. Et je réalise que mes paroles ont été trop loin. Je suis un abrutit, un abrutit qui réveille chez les autres des douleurs du passé. Je suis... désolé pour votre père... je murmure, mes mots se perdant dans les bruits de la ville. Mais je suis sincère malgré l'alcool. Je ne sais que trop bien ce que c'est que de perdre un être cher. Et tu as raison, jeune demoiselle, je ne devrais pas m'apitoyer ainsi, c'est d'un ridicule... Mais je suis une personne à l'esprit faible malgré ce que je laisse paraitre. Et mon vieux coeur n'arrive plus à faire le deuil, pas cette fois. Une brise vient chatouiller mes cheveux alors que mon rire s'élève dans la cacophonie urbaine. Finalement, elles ont réussi à franchir le mur de faible volonté que je leur opposais. Voilà qu'elles coulent, timides mais bien présentes. C'est la fatigue, les nerfs sûrement aussi. J'ai cessé de rire et mon sourire se fane doucement. Mon regard se perd dans le vide, transporté par la brise de mes souvenirs douloureux.
Vous ne savez rien, jeune demoiselle, ma voix s'élève de nouveau, emportée par les flots d'alcool qui coulent dans mon sang. La flasque parait mince et petite mais en réalité elle suffisait amplement à me retourner l'esprit pour forcer la serrure de mon silence. Une erreur d'inattention et la vie peut quitter ceux que vous aimez sans prévenir. Et j'ai tué mes deux... mon fils et Connor. Je laisse le silence devenir roi, toujours appuyé sur le rebord de la fenêtre, le regard perdu sur les bâtiments qui s'élevaient au loin. Je suis coupable. Le premier est mort parce que j'ai eu le malheur de détourner le regard une fraction de secondes, le second est... a été détruit parce que je n'arrivais pas à trouver le courage de lui venir en aide. Je me donnais le rôle de la victime, j'en avais parfaitement conscience. Mais la confiance que j'avais en moi, en cet instant, était si basse que je n'arrivais pas à faire autrement. La culpabilité m'écrasait de son sourire mesquin. Ils n'auraient pas dû mourir. Sur ces mots, je me retourne, affichant un visage strié de larmes et souriant paisiblement, comme si j'acceptais le tueur en moi. Mais il n'en était rien. Je souriais pour affronter la réalité, pour chasser cette tristesse qui m'envahissais.
Mon regard se pose sur Connor et en cet instant je revoyais celui que j'avais considéré comme un fils. A nouveau je n'arrivais plus réellement à faire le distinguo ; trompé par l'alcool et le désespoir, je m'avance d'un pas titubant vers lui avant de le prendre dans mes bras, le serrant comme si ma vie en dépendait. L'espace d'un instant, j'avais retrouvé mes fils, Cole et Connor, des prénoms que j'avais toujours du mal à prononcer. Je suis désolé, Connor... Tout est de ma faute... Je suis désolé, mon fils... Les sanglots accompagnaient les mots, me faisant oublier toute réalité autour de moi. J'avais besoin de prononcer ces mots, j'avais besoin de m'excuser, encore de vivre alors qu'eux reposaient six pieds sous terre. Je serrais l'androïde dans mes bras, oubliant qu'il n'était pas cet enfant que j'avais vu s'extirper de sa programmation, que j'avais vu grandir, en quelques sortes. Passer de l'innocence à la compréhension du monde et ses sentiments. Je l'avais vu pleurer devant une fleur, rire, s'énerver. Il était devenu plus humain que quiconque, il était devenu déviant aux yeux des coeurs de glace qui dirigeaient ce monopole d'esclaves modernes. Et j'avais détruis tout ceci en l'espace d'un soir... Je suis désolé... soufflais-je en boucle, mouillant de mes larmes la veste immaculée de cet androïde qui n'était pas le mien. Je suis désolé, mon fils...