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 Glimpse of someone else [Jefferson!]

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Jefferson Bane
Jefferson Bane
Je me suis manifesté : 71 fois sur mes : 33 et je préfère : les femmes et je dois ma tête à : Blondie

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Message(#) Sujet: Re: Glimpse of someone else [Jefferson!] Glimpse of someone else [Jefferson!] - Page 2 Icon_minitimeJeu 12 Juil - 20:59

Je savais que ce que je demandais allait être une véritable épreuve pour l'androïde parce que ce que je lui demandais c'était d'oublier tout ce qu'on lui avait appris. Tout ce qui la définit pour être la partenaire idéale, elle n'était désormais plus qu'une simple androïde privée même de sa capacité d'analyse ultra-précise quand je suis concerné. En quelques secondes, en supprimant ses programmes, elle était devenue presque humaine dans sa façon d'aborder pour séduire ou de vivre en couple. Cela allait sans doute nécessiter des efforts de sa part pour parvenir à ré-apprendre tout ce qu'elle venait de perdre. Je l'observe un peu avant de m'éloigner et je devine sa perdition derrière le calme apparent de son visage, je le vois à cette petite LED qui s'agite et s'affole, passant du bleu au orange alors qu'elle semble remettre de l'ordre dans ses pensées. Le défi que je lui lance allait sans doute être le plus difficile qui lui ait un jour été proposé et j'en suis parfaitement conscient, je lui demande de changer qui elle est, ce qu'elle est. Ce qui devait lui être simple et naturel était désormais compliqué, être humain n'a jamais été facile, sera probablement toujours plus difficile que d'être un androïde, du moins pour ce qui est de voir autour de ça et d'analyser tout en une fraction de secondes. Mon défi lancé, j'attends de voir comment elle souhaitait l'accomplir, désormais désarmée de ses savoirs infinis sur la drague cela allait être plus difficile pour elle.

Je le remarque dès son approche. Plus tôt, quand nous marchions vers la moto, elle avait une démarche plus assurée, presque féline, une démarche séduisante qui la faisait remarquer comme ça devait être le cas dans sa programmation. Son regard semble plus hésitant, comme si elle avait peur de croiser le mien, l'assurance qui l'habitait encore quelques minutes auparavant est envolée et elle me fait véritablement penser à une humaine souhaitant aborder un homme qui lui plait. Evidemment je ne peux pas avoir la certitude de vraiment lui plaire, cela fait parti de sa programmation d'obéir à mes consignes. Je ne pouvais lui enlever cela, ça serait aller trop loin et j'en suis conscient. J'étais peut-être déjà allé un peu trop loin mais c'est avec un grand plaisir que je la vois tenter de m'aborder, de répondre à mon ordre, privée de tout ce qu'elle savait là aussi quelques minutes plus tôt. Ses mots sont hésitants, elle est perdu, peu assurée, ce n'est certainement pas la phrase de premier contact la plus transcendante mais je tourne la tête pour la regarder, un sourire absent sur le visage alors qu'elle me demande si je ne m'amuse pas. Je reporte mon attention sur mon verre, puis vers l'extérieur avant de répondre.

« En fait ces soirées m'ennuient. »

Je soupire avant de tourner la tête vers elle et de lui offrir un très léger sourire.

« Je m'y sens bien trop seul au milieu de ces couples qui trinquent, dansent et s'embrassent. »

Je bois une gorgée de whisky en laissant à nouveau un petit silence. Je tâche de la mettre un minimum à l'aise, allait-elle prendre conscience qu'elle avait réussi à provoquer un petit sourire ? J'espérais que cela l'encouragerait.

« Et vous ? Vous semblez bien trop seule pour une aussi belle jeune femme. »

Un brin de séduction, une autre façon de l'encourager et de l'aider à retrouver un peu d'assurance.

« Je suis désolé, je ne me suis pas présenté, Jefferson Bane, enchanté mademoiselle. »

Je lui souris en tendant ma main vers elle, curieux de voir comment elle allait agir désormais.
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Scarlet
Scarlet
Je me suis manifesté : 232 fois sur mes : 1 ans de vie. J'exerce la fonction de : compagne idéale et je préfère : ce qu'on me dira de préférer et je dois ma tête à : moi-même

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Message(#) Sujet: Re: Glimpse of someone else [Jefferson!] Glimpse of someone else [Jefferson!] - Page 2 Icon_minitimeSam 14 Juil - 19:16

La protestation de mes systèmes et programmes est constante, formant comme un bruit de fond agaçant et continu. Comme si des dizaines de personnes me parlaient à l'oreille sans que je ne puisse les faire taire. Jefferson joue son rôle, sans la moindre hésitation. Je suis bien évidemment familiarisée avec le concept de jeu de rôle, mais il semble si... Naturel, là où je suis gauche et probablement ridicule. Une androïde ridicule. Une nouvelle — et brillante — idée  pour la prochaine gamme de TALOS. Quel but suis-je censée accomplir si je ne dispose plus des outils nécessaires pour l'accomplir ?

Concentrée sur ses réactions comme je suis, je ne peux que déceler son sourire. Mais privée de mes capacités d'analyses, je ne peux aussi que me tromper sur leur interprétation, et je conclus pratiquement automatiquement qu'il s'agit d'un sourire de circonstance pour servir sa prestation dans ce simulacre de pièce théâtral où seulement un des acteurs connait le texte. Je tente de m'imaginer une fête dans cette grande demeure vide, mais cela n'enlève rien à la sensation de malaise qui m'habite. Que suis-je censée faire maintenant que je ne suis plus que l'ombre d'une intention, maintenant que Scarlet semble s'éteindre ?

Cela faisait 4 minutes, 37 secondes, et 54 centièmes depuis que j'avais supprimé une partie de ma programmation de base et désactivé bon nombre de mes systèmes, et ça n'allait pas mieux qu'à la première seconde. Et pourtant, rien ne dysfonctionnait outre mesure. Les systèmes vitaux, ceux que je ne pouvais même pas toucher en théorie affichaient tous un résultat optimal lorsque je leur réclamais un diagnostic. Et c'était exactement ce que je faisais depuis 4 minutes et 36 secondes. Je n'avais plus de logiciels à mettre en route. Plus de possibilité d'analyser mon environnement. Plus aucune connexion logique avec des routines bien établies. Tout ce que j'avais, c'était ce corps à bouger, à vérifier qu'il fonctionnait bien. Mais ça n'occupait qu'une infime partie de ma puissance de calcul.

Si ma vie future consistait à m'occuper de mon corps, et de n'avoir rien d'autre à faire que penser, j'allais rapidement me sentir aussi oisive que dans le magasin. Non. Davantage, de fait, puisque je ne pourrais même pas analyser en boucle mes rencontres, trouvailles ou tout autre événement de la journée. Je tâchais de redresser mon visage à sa question tournée en compliment. Qu'est-ce qu'il voulait dire ? Je ne comprenais pas la question. Parce que je ressemblais à une belle femme, je ne pouvais pas être seule ? Je n'eus aucune réaction. Je ne savais pas comment faire un choix entre une liste préparée en un quart de seconde de réponse, allant de la plus libidineuse à la plus froide, en passant par l'agressive. Qu'étais-je supposée choisir pour le « séduire » ? Il me sourit de nouveau, essayant probablement d'obtenir une réaction de moi, en me tendant la main.

Au moins, je savais comment réagir. Les interactions de bases étaient trop bien ancrées dans mon programme pour que je puisse les supprimer. Je me redressais légèrement, tendant ma main pour serrer la sienne. Ma paume était froide. Mais était-ce important ? Un fugace souvenir émergea à ce propos, avant de disparaître aussitôt. Trop tard, de toute façon. Mes doigts avaient quitté les siens.


« Enchantée Jefferson. Je m'appelle Scarlet. »


Je n'ajoutais pas que j'étais une androïde. Androïde de quoi, de toute manière ? Je n'avais plus rien de distinctif. Et je doutais que Jefferson voulait que je me présente en tant que machine, ça aurait certainement cassé sa petite pièce. Me sentant scrutée comme une expérience étrange menaçant d'exploser à tout instant, je rassemblais mes pensées pour tenter de lui répondre. Ma LED clignota plusieurs fois de jaune, avant de se rallumer.


« Je ne suis pas habituée aux soirées, à vrai dire. Je ne sais pas trop ce que je suis censée y faire, et, quitte à ne rien faire, en vous voyant, je me suis dit qu'on pourrait ne rien faire à deux. »


Mes processus étaient suffisamment perturbés pour noter l'innocence candide qui se dégageait de mes paroles. Bien au contraire, j'étais déjà en train de m'imaginer quelles pourraient être ses réactions. Sans protocole d'analyse, c'était bien évidemment impossible. Enfin, impossible d'avoir une réponse corroborée à 100%. Plissant les yeux, ma LED vira au cramoisi. Mais pour une bonne raison, cette fois.

Quelque chose venait d'apparaître comme une évidence. Jefferson m'avait demandé d'effacer mes programmes de séduction, et de désactiver ceux d'analyse. Mais ça ne pouvait pas dire que je n'avais pas le droit de les recréer à partir des observations factuelles que je trouverais dans cette conversation, n'est-ce pas ? Dès lors, il fallait tester. Enregistrer ses comportements, analyser ses réactions à divers comportements que je pouvais adopter. Et ça, c'était un petit quelque chose. Un petit but à suivre. Mon but serait d'apprendre de Jefferson tout ce qu'il m'avait forcée à oublier. Plongeant ma main dans ma chevelure rousse, je la dégageais de devant mon visage pour laisser mes capteurs visuels libres de toute obstruction alors que je guettais désormais tout ce qui pourrait entrer dans ma base de données.

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Jefferson Bane
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Message(#) Sujet: Re: Glimpse of someone else [Jefferson!] Glimpse of someone else [Jefferson!] - Page 2 Icon_minitimeDim 15 Juil - 12:45

Je trouvais Scarlet plus charmante encore maintenant qu'elle n'avait plus cette certitude totale dans chacun de ses gestes et choix, dans chacune de ses décisions. Cela lui donnait un côté beaucoup plus humain. Je sais que les premières générations d'androïdes ont posé beaucoup de problèmes, ils étaient trop parfaits, tant et si bien que leurs yeux toujours parfaitement ouverts pouvaient faire peur. Leur absence de respiration mettait beaucoup de personnes mal à l'aise. Je sais que les paupières de Scarlet ne se ferment que par programmation, sans aucun usage d'aucune sorte et je sais que sa poitrine qui se soulève doucement au rythme d'une respiration n'est qu'une ligne de code. Elle n'a pas besoin de respirer, elle ne fait que simuler l'humanité. Mais pourtant, privée de ses systèmes de séduction et ses outils d'analyse, devant désormais m'aborder et me plaire, elle était au niveau d'une humaine débutante. Elle n'avait que ses yeux pour réaliser si ce qu'elle tentait me plaisait ou non, elle ne pouvait apprendre que d'une façon : en se trompant ou en réussissant. Ca lui donnait un côté véritablement humain, fragile en un sens, peut-être même plus faible. Je n'idolâtre pas les androïdes mais je suis capable de leurs reconnaître une forme de perfection que les humains devraient chercher à atteindre sans jamais le vouloir. Comme l'a dit la rousse avec beaucoup d'intelligence, nos émotions sont à la fois une force et une faiblesse, elles sont ce qui nous fait faire les meilleurs choix mais également les pires.

Sa main dans la mienne n'est pas chaude comme précédemment quand nous marchions et qu'elle l'avait réchauffée, elle est ainsi plus honnête mais je doute qu'elle ne s'en rende vraiment compte. Je voulais apprendre les émotions à une androïde, je sais que pour beaucoup d'humains c'est un pari fou et pour d'autres c'est impossible. Nombres d'humains préfèrent croire que les androïdes sont incapables d'émotion, d'attachement. Je ne partage pas ce point de vue, je crois qu'il y a plus derrière les androïdes que ce que voit l'oeil. La présentation de Scarlet est simple, très efficace, je trouve ce prénom charmant encore une fois, je ne sais pas pourquoi mais je le trouve en adéquation avec l'androïde devant moi. Comme si elle avait été créée pour se nommer ainsi. C'était son prénom. Je lui avais laissé la possibilité d'en changer, elle l'avait conservé, elle se l'était ainsi approprié. Scarlet. Son prénom à elle.

« Charmant prénom. »

Sa phrase suivante provoque un léger sourire sur mon visage. Je doute que cela fasse parti d'une tentative de séduction, je pense plutôt que c'est l'absence de ses programmes qui la poussaient ainsi à proposer de ne rien faire ensemble. Comme elle le disait elle ne sait pas ce qu'elle est censée faire dans une soirée parce qu'elle avait dû abandonner ses programmes qui la guident habituellement.

« Et bien, Scarlet … C'est la première fois qu'on me propose quelque chose comme ça. S'ennuyer à ne rien faire mais à deux. J'adore cette idée. »

Je termine ma phrase en l'observant attentivement, j'ai noté le rouge de sa LED quelques instants plus tôt mais aussi le petit geste de sa main pour dégager son visage qui semble me scruter comme en quête de quelque chose d'important. Un sourire nait dans ma tête, elle apprend. Exactement comme le ferait une humaine mais en un peu plus effrayant avec sa façon de me fixer si attentivement, c'en devient presque … malsain.

« Ok … On va arrêter là. Tu t'en es plutôt bien sortie. Viens avec moi. »

Je repose mon verre encore à moitié plein et me dirige vers le canapé avec l'androïde dont j'ai pris la main, l'invitant à s'y asseoir. Je sais qu'elle ne s'épuiserait pas à se tenir debout mais je voulais la mener sur la voie d'une humanité plus grande, quel humain resterait debout pour discuter des heures ? Sauf dans des circonstances particulières. Je récupère mon téléphone portable dans ma poche et ouvre un mail. Je pose dans sa main le téléphone sur le mail ouvert.

« Dans ce mail tu trouveras la liste des programmes que tu as effacé, j'ai demandé au vendeur de me la mailer. »

Je ne lui indique pas encore quoi en faire parce que si ce que je lui avais demandé de faire jusque là lui avait semblé difficile, ça ne serait sans doute rien à côté de ce qui allait venir.

« Pendant ces quelques dernières minutes, tu as pu effleurer ce que c'est d'être humain lorsqu'on tente d'être une partenaire idéale. La séduction, la difficulté à aborder sans avoir des centaines d'aides et de guides en tête. Et je crois avoir compris que ton regard insistant à la fin était ta façon de vouloir apprendre et comprendre de mes réactions. C'est ça vouloir séduire et être humain. Ne pas savoir où on va, ne pas être sûr de ce qu'on fait. Devoir comprendre l'autre et pas simplement l'analyser. »

Je lui souris, conscient qu'elle doit trouver cela incroyablement pénible et laborieux. Ca l'est.

« Je sais que ta programmation de base te dit d'être la partenaire idéale pour moi et tu ne me connais que depuis très peu de temps mais je veux que tu prennes le temps de te remémorer nos échanges depuis ton achat et jusqu'à maintenant quand je serai allé cuisiner. Ensuite tu prendras le temps de bien réfléchir avant de décider : veux-tu être la partenaire idéale que l'on t'a programmée pour être en téléchargent à nouveau tout ce que tu as effacé ? Ou veux-tu prendre un chemin plus long et devenir la partenaire idéale qui aura appris et évolué en se trompant ? »

Je sais que le centre d'analyse d'un androïde pouvait carburer rapidement mais là je pense que cela risquait d'être une colle pour elle. Je lui offre un nouveau sourire.

« Que tu choisisses de télécharger tes programmes à nouveau ou pas, tu auras toujours ta place à mes côtés. Je vivrai avec plaisir aux côtés de l'androïde que tu auras choisi d'être et c'est pour ça que je veux que tu prennes vraiment le temps de réfléchir à ta décision. »

Je l'abandonne à ses réflexions, prenant la direction de la cuisine où je commence à préparer les ingrédients pour réaliser une pâte à pizza. Je dois bien l'avouer je suis très curieux de la décision que prendra Scarlet et je me doute que cela risque de créer un conflit en elle. D'un côté celle que son programme lui hurle sans doute d'être et de l'autre mon attitude depuis notre rencontre. Bien sûr ça ne fait que quelques minutes mais mon objectif était qu'elle décide par rapport à elle et non par rapport à moi. Ou du moins pas juste par rapport à moi.
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Scarlet
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Je me suis manifesté : 232 fois sur mes : 1 ans de vie. J'exerce la fonction de : compagne idéale et je préfère : ce qu'on me dira de préférer et je dois ma tête à : moi-même

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Message(#) Sujet: Re: Glimpse of someone else [Jefferson!] Glimpse of someone else [Jefferson!] - Page 2 Icon_minitimeLun 16 Juil - 23:11

Je dois lutter contre les routines voulant absolument me accomplir leur tâche aussi insignifiante et inutile que me faire cligner des yeux, ou de m'obliger à en permanence compenser le soulèvement de ma poitrine pour garder le cadre que je me suis fixée sur Jefferson. Déjà que même en ne perdant pas une miette de ses réactions, je me pose mille questions sur comment les interpréter... Ma puissance de calcul délaisse enfin de maigres tâches pour tenter d'élaborer de nouveaux protocoles d'analyses. Un sourire équivaut, plus ou moins, à une approbation ? Dans ce cas, pourquoi aies-je ce sentiment qu'il pourrait disparaître aussi vite qu'il est apparu ?

Que dois-je répondre maintenant ? Dois-je seulement répliquer ? Je pourrais proposer d'aller à la piscine. Ou nous promener. Ou me déshabiller. Que font les humains quand ils se plaisent ? Pourquoi est-ce qu'ils ne peuvent pas simplement dire « Tu me plais » et l'emmener avec lui ? Que signifie cette expression maintenant ? Chacune des facettes de son visage est enregistrée, prête à être analysée plus en détail quand j'en aurais l'occasion, et quand j'aurais pu voir la suite des événements qui seront très certainement à même de m'éclairer sur ce qu'il pensait à cet instant...

Mais le jeu se termine, et j'autorise enfin les programmes perturbateurs de reprendre leurs cours habituels sans interruption. Je me laisse guider avant de m'asseoir. Et puis je l'écoute. Je l'écoute et intérieurement, je... Bloque. Je ne saurais comment l'exprimer autrement. La puissance de mes logiciels, d'habitude toujours tournée vers quelque chose, même la tâche la plus insignifiante, s'arrête momentanément de tourner. Comme si je volais à bord d'un avion et que soudainement, les moteurs s'arrêtaient. Ou même qu'il n'y avait tout simplement plus d'avion, me donnant une vive sensation de vertige en chutant. Incapable de penser à quoi que ce soit, incapable de lancer le moindre programme. Il n'y a aucune réponse logique au choix qu'il m'impose. Je le vois se lever et se diriger vers la cuisine. Me laissant là, seule face au choix. Seule face aux possibilités. Il n'y a pas de mauvais choix. Mais il n'y en a pas de bons non plus.

Je tend une main que je surprends trembler légèrement pour récupérer le téléphone, lire le nom des programmes. A la simple lecture de leur titre, je sens mes connexions qui veulent, qui crient, qui me hurlent de les télécharger de nouveau. Je ferme les yeux un instant, et repasse la moindre seconde en accéléré du premier moment où j'ai posé mon regard sur Jefferson jusqu'à maintenant. Mes paupières s'agitent alors que je travaille. Il y a, quelque part, quelque chose de logique. Un élément-clé. Je sais que je peux le trouver. Je sais que je peux résoudre ce problème. Mais pas sans mes logiciels. Tous mes logiciels. La réponse est évidente. Je dois être parfaite. Je rouvre les yeux. Et ma LED s'illumine d'un jaune vif alors que je télécharge en abondance tout ce qui me manque, que mes processus d'analyse fonctionnent à plein régime, remplissant mes connexions qui approuvent bruyamment ce choix. Je repasse la scène d'un peu plus tôt, voit toutes mes erreurs, tout ce que j'aurais faire pour le séduire. Parfaite. Je suis parfaite. Et de nouveau complète. Ma LED est d'un bleu vif alors que je me redresse, sourire taquin aux lèvres.

Et pourtant. Pourtant, je n'ai pas envie de sourire. Malgré toute la puissance dont je dispose désormais, malgré mes capacités retournées à leur maximum, je n'arrive pas à comprendre. Je n'arrive pas à trouver la solution. Et j'ai l'intime conviction, la certitude absolue que j'étais plus proche de réussir sans mes programmes qu'avec. J'en suis aussi sûre que les Trois Lois inscrites dans mon cœur. Je jette un regard vers Jefferson en train de cuisiner, regarde une dernière fois ma posture parfaite, admire une dernière fois la perfection des programmes qui me composent... Puis je les supprime. Pas comme la première fois. Cette fois, toutes les connexions logiques sont rompues, cautérisées, et reliées entre elles par les fichiers que j'ai créé, et auxquels je n'ai pas touché. Rien ajouté. Rien retiré. C'est en partie cela qui m'a convaincue. Malgré toutes les capacités que m'offraient mes programmes, ils n'étaient pas capables de comprendre ce que j'avais moi-même écrit. Et lorsque tout est terminé, lorsque je ne suis de nouveau plus que l'ombre de parfaite Scarlet, aucune fenêtre indiquant le besoin de téléchargement ne s'affiche. Il ne me reste plus qu'à tout réécrire.

J'avance vers Jefferson, hésitant pendant deux longues secondes, avant de venir l'enlacer par derrière, posant son téléphone devant lui où le message « E-mail supprimé » est resté affiché. Où suis-je donc censée poser mon visage pour que ce soit confortable ? Là ? Non, là, j'ai mes cheveux qui me tombent dessus. Noté. Ici ? Ici c'est pas mal. Ici, c'est bien. Et ici, je peux lui murmurer :


« Merci, Jefferson. J'ai fait mon choix. »

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Jefferson Bane
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Message(#) Sujet: Re: Glimpse of someone else [Jefferson!] Glimpse of someone else [Jefferson!] - Page 2 Icon_minitimeMar 17 Juil - 9:06

Je marche vers la cuisine en plaignant un peu l'androïde. Je viens de lui demander quelque chose de pénible, quelque chose de terriblement contre-nature, faire un choix qui allait mettre un sacré chaos dans sa programmation. Elle devait être la partenaire idéale pour moi. Je lui laissais le choix entre télécharger à nouveau tous ses super programmes pour être la séductrice ultime et parfaite ou de ne pas le faire et de passer par une phase beaucoup plus longue et difficile, beaucoup plus pénible et délicate. Je lui demandais beaucoup pour un premier soir et j'en suis parfaitement conscient, j'espérais que cela n'allait pas lui poser de problèmes. Je n'étais pas vraiment sûr de ce que j'étais en train de faire. Je voulais d'une partenaire idéale pour me remettre dans les rails d'une vie en couple, y retrouver le bonheur et pourtant je venais de retirer à Scarlet tout ce qui faisait d'elle cette partenaire idéale. C'était contraire à ce que je recherchais mais je n'avais aucun doute. Dans le même temps je ne faisais pas d'elle un sujet de recherche pour voir si son comportement allait s'humaniser maintenant qu'elle devait apprendre et surtout accepter de faire des erreurs. Aussi je ne peux pas la blâmer si elle décide de revenir vers moi avec sa démarche féline mettant chaque courbe de son corps parfait en évidence. Je lui avais laissé un choix et comme je l'avais promis, je vivrai avec l'androïde qu'elle allait avoir choisi d'être. Qu'elle revienne comme l'androïde femme-fatale que ses programmes lui permettait d'être ou une androïde timide et maladroite, je vivrai avec son choix.

Je m'interdis de lever le regard vers elle pendant qu'elle fait son choix, regrettant presque cette cuisine ouverte pour le coup. Je ne veux pas qu'elle cherche sur mon visage une expression ou un petit signe de ce que j'attendais exactement de sa part. Ca devait être son choix, sa décision, à partir de ce qu'elle avait vécu pendant quelques minutes. Je ne sais pas si une androïde peut se sentir mal à l'aise mais ça avait semblé être son cas pendant sa tentative maladroite de séduction. Ca lui donnait un charme pourtant, ça lui donnait quelque chose d'humain en rajoutant indéniablement à sa capacité à séduire. La perfection dans la séduction était d'une efficacité redoutable c'est vrai mais je ne la trouvais pas plaisante ou séduisante. J'avais été d'une maladresse prodigieuse avec Emilia, cela n'avait pas empêché notre vie de devenir ce qu'elle avait finalement été.

Entamant la découpé d'un oignon j'entends les pas légers de Scarlet, surtout parce que je suis concentré dessus en réalité sans quoi je n'aurai sans doute rien entendu. Elle entre dans la cuisine, derrière moi et j'ai le sentiment qu'elle hésite sur la marche à suivre, sur ce qu'elle souhaite faire. A ma surprise elle vient m'enlacer, contact agréable que j'apprécie malgré la surprise qu'il provoque. Je vois le téléphone qu'elle glisse devant moi et lis le petit message avant la mise en veille du téléphone. Message supprimé. Je la sens bouger un peu sa tête, chercher la meilleure position et j'ai la réponse à la question qui était passée dans ma tête : qu'avait-elle choisi ? Avait-elle supprimé le message après téléchargement ou parce qu'elle ne voulait pas télécharger ? Sa recherche de la "bonne" position pour sa tête me faisait comprendre son choix. Je termine la découpe du poivron en petites lamelles avant d'essuyer mes mains dans un torchon et de me retourner vers elle sans me défaire de son éteinte. Je trouve son regard, je lui souris, je suis heureux du choix qu'elle a fait même si je sais que ce n'est pas le plus facile, ni le plus évident pour elle.

« Tu as fait un choix courageux, Scarlet. »

Je dépose un baiser sur sa joue dans un geste tendre, comme une façon de la féliciter mais surtout de l'encourager sur cette voie qu'elle avait décidé de prendre.

« Ca veut dire que tu pourras te tromper, faire des erreurs mais tu ne devras pas t'en formaliser et t'en excuser sans cesse. Des erreurs les humains en font tout le temps, c'est comme ça qu'ils apprennent et qu'ils évoluent. C'est comme ça que nous apprenons. Ce que tu vas devoir faire. Ca sera long, difficile et pénible mais sache que si tu as la moindre question, le moindre doute, je serai toujours là. »

Je me défais doucement à son étreinte, capturant ses mains dans les miennes et je lui souris.

« Si tu commences à arpenter un chemin humain il va falloir changer ta tenue pour quelque chose qui fasse moins uniforme, qui fasse plus humaine. Malheureusement je n'ai pas beaucoup de vêtements pour femme ici, en fait pratiquement aucun, il va falloir arranger ça. »

Je l'abandonne un bref instant, le temps de récupérer mon ordinateur portable sur lequel j'ouvre quelques onglets de site de vêtements sur lesquels Emilia aimait passer des commandes. Lingerie, sous-vêtement, robes, pantalons … Je pose l'ordinateur devant Scarlet.

« Choisis ce qui te plait, je te laisse faire. »

J'avais bien dit ce qui lui plait. Je ne savais pas si sa programmation lui permettait cela ou si elle allait vouloir choisir en fonction de moi.

« Le secret de choisir, si tu veux que ça plaise aux autres, c'est d'abord que ça te plaise à toi quand tu t'imagines le porter. »

Quand à moi je plonge trois tomates dans de l'eau bouillante une minute avant de les mettre dans de l'eau glacé pour pouvoir les peler tranquillement.
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Scarlet
Scarlet
Je me suis manifesté : 232 fois sur mes : 1 ans de vie. J'exerce la fonction de : compagne idéale et je préfère : ce qu'on me dira de préférer et je dois ma tête à : moi-même

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Message(#) Sujet: Re: Glimpse of someone else [Jefferson!] Glimpse of someone else [Jefferson!] - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Juil - 13:22

Que signifie son absence de réaction ? Est-il normal qu'un humain continue de préparer son repas quand quelqu'un l'enlace par derrière ? Sans réagir ? Ou peut-être aies-je pris la mauvaise décision, malgré ce qu'il a dit sur le choix dont je disposais ? Ou peut-être est-il, comme moi, en train de réfléchir ? Je note toutes mes observations, bien que je m'accorde, cette fois, le droit de rater certaines opportunités en laissant mes routines qui me donnent un semblant d'humanité fonctionner normalement. Alors oui, peut-être que je rate quelque chose en clignant des yeux. Peut-être que le cône que m'impose cette vision ridiculement réduite m'empêche de tout contrôler. Mais tant pis. J'apprends. J'élabore de nouveaux protocoles, ceux qui me permettront de regagner tout ce que j’ai choisi de désinstaller.

Oh, je sais que tôt ou tard, ces éléments vont me manquer. Pas au sens où je vais regretter de ne pas les posséder, puisque je sais que Jefferson acceptera les erreurs de parcours que je ferais inévitablement, mais plus comme une accro à qui on coupe brusquement sa source d’addiction. Comme le plaisir malsain de venir toucher sa propre blessure. Ou le simple et terrible sentiment d’avoir perdu une partie de moi-même. La transition n’aura certainement rien d’évident, l’établissement de protocoles nouveaux sera sans doute une tâche ardue, et je ne suis pas sûre de pouvoir en être capable. Et pourtant, je me sens en confiance. Je note quelque part de m’en inquiéter plus tard, car ça n’a certainement rien de logique.

Mais pour l’heure, Jefferson se retourne enfin, et son sourire provoque une sensation difficile à analyser sans logiciel approprié. C’est comme… comme si je m’enfouissais dans une couverture particulièrement chaude un soir d’hiver. Je note mes observations, certainement plus colorées que les froides analyses dont j’étais capable auparavant, et ne m’inquiète pas outre mesure des images qui viennent d’apparaître dans ma tête.

Sa bouche contre ma joue est douce et légèrement chaude, et déclenche de petits messages d’alertes sur mes lèvres, comme des picotements. Je ne cherche pas malgré tout à entretenir ce contact plaisant, me contentant de remplir mes bases de données avides des renseignements qu’il me donne. Ses mains aussi sont un contact agréables, et malgré la sensation que je devrais faire quelque chose, je laisse les choses comme telles, notant simplement avec soin chacune des remontées de mes capteurs. Je ne sais pas si mon choix était réellement courageux, mais je ne peux pas rester insensible au compliment ni à l’émotion certaine que je peux lire dans ses réactions. Même sans logiciels avancés, il est évident que ma décision lui plaît et qu’il en est content.

Je le laisse partir à regret alors que je réfléchis déjà à ce que je vais porter. Il n’y a pas de doute quant au fait qu’il est parti me donner les moyens de m’habiller pour les prochains jours, mais sans base de données, je ne sais guère ce qu’il convient d’acheter… je ne perds pas de temps néanmoins, et décide de m’occuper de la cuisine pendant sa – brève – absence. Il pose un ordinateur devant moi où sont déjà ouverts quelques sites. Écoutant avec attention ses « instructions », je décide de m’asseoir sur le comptoir pour me décider, le laissant à sa cuisine.

Si je veux plaire, il faut que ça me plaise. Cette phrase me laisse songeuse. Qu'est-ce qui me plaît ? Je ne suis pas sûre d’être en mesure de répondre à cette question. Beaucoup de choses me plaisent. J’aime bien respirer. Ça ne me sert à rien, mais l’air frais, et encore plus lorsqu’il est pur comme dans la salle de test de l’usine où j'ai été fabriquée, est agréable. J’aime sentir mes cheveux voler au vent. J’aime les contacts sur ma peau, le logiciel gérant les capteurs étant une petite merveille. J’aime sourire. J'aime faire de la moto, maintenant. J’ai un intérêt relatif pour le chocolat. Mais je ne sais pas si tout cela m’aide à choisir des vêtements…

Je parcours les sites de ventes, faisant défiler à grande vitesse les articles. Chacun est soigneusement répertorié, et je tente assez naturellement de faire correspondre des habits à ma couleur de peau et de cheveux. Je commence par choisir des vêtements de tous les jours, c’est plus simple. Je retiens quelques articles et utilise un simple programme de visualisation pour les « imaginer » sur moi. Je sélectionne un jean, classique, et un mini short. Un débardeur. Non. Deux. J’aime vraiment beaucoup l’effet qu’à ce blanc sur moi. Une jupe. Une robe. Non pas celle-là. Celle-ci est plus belle. Un peu plus courte, aussi. Les sous-vêtements suivent. S’adaptent. Je commence à ressentir une furieuse envie d’essayer tout ce que je viens de choisir et d’en choisir davantage. Et puis je passe à l’onglet lingerie. Ma LED prend une délicate couleur rosée alors que je fais défiler les articles. Les tester, même en simple prévisualisation, est un délice. Je passe distraitement une main sur ma jambe que je vois couverte de bas satinés, imaginant le doux contact du matériau sur ma peau, et, très rapidement, de nombreux articles rejoignent le panier. Lingerie française, italienne, tout y passe. Je ne peux que me sentir coupable en voyant le total.

Je me redresse alors, venant déposer l'ordinateur sur le comptoir en avançant vers Jefferson.


« J’ai fait mes choix, mais ne sachant pas quel budget vous me permettiez, j’ai un classement pour supprimer certains articles, dis-je avec un petit sourire contrit. »


J’hésite un instant avant de poser une main sur son épaule, observant le plat qu’il est en train de préparer.


« Vous pouvez me laisser faire la cuisine à l’avenir si vous préférez. Et… peut-être serait-il utile que vous établissiez le protocole que je suis censée suivre. Quelles seront les tâches que vous voulez que j’exécute, quel comportement dois-je adopter avec vous ou avec vos invités, ou même… ou même tout simplement si je suis censée vous séduire dès maintenant… »

Je suppose qu’il aimerait que j’ai moi-même une réponse à apporter à chacune de ces questions, mais il est difficile de le faire en ne sachant pratiquement rien de lui ou de ses attentes. Et même si je peux agir avec un cadre minimum, il me faut tout de même ce minimum pour savoir quel est mon but auprès de Jefferson.
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Message(#) Sujet: Re: Glimpse of someone else [Jefferson!] Glimpse of someone else [Jefferson!] - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Juil - 14:31

Je n'étais pas dupe, je poussais Scarlet à la limite de ce que sa programmation lui permettait. En lui ayant demandé de désinstaller tous les programmes qui lui permettaient d'assurer pleinement la fonction première de sa programmation j'avais contraint l'androïde à sortir de ses habitudes. Désormais les choses étaient différentes, c'était elle qui avait choisi de ne plus suivre sa programmation, elle avait fait le choix délibéré de ne pas revenir vers moi avec les programmes qui faisaient d'elle une super-séductrice. Elle avait choisi de se mettre à hauteur d'une humaine, avec seulement ses yeux pour voir et comprendre les réactions me concernant. Si je l'avais autorisée à continuer de profiter de toutes ses facultés d'analyse avec d'autres que moi, c'est que je ne voulais pas qu'elle s'attire d'ennuis ou se mette en danger pour ne pas avoir analyser quelque chose ou quelqu'un. Je me sais bien intentionné à son égard, ce n'est pas le cas de tous les humains, je suis assez bien placé pour le savoir. Je sais aussi que tôt ou tard il faudra que je définisse précisément sa place à mes côtés mais je préférais ne pas penser à ce moment. Voulais-je que nous soyons déjà un couple ou plutôt jouer le jeu de la séduction ? Cela serait trop facile pour moi, injuste quelque part, elle devait être une partenaire idéale pour moi, elle ne refuserait pas mes avances si maladroites qu'elles puissent être. Il me serait trop facile de refuser les siennes sous un prétexte quelconque.

En attendant de savoir exactement où nous en étions, du moins où je désirais que nous en soyons, je fais montre de douceur et de gentillesse envers elle. Ce petit baiser sur sa joue est un petit témoignage de tendresse mais aussi de mes intentions amicales à son égard. Loin de penser Scarlet incapacitée ou diminuée par l'absence de certains de ses programmes, je constate avec plaisir qu'elle essaye de comprendre, de voir mes réactions et de conclure en fonction de mes mots et mon attitude. Elle n'analyse pas tant que cela. Elle apprend. C'est quelque chose de bien humain d'apprendre et pourtant c'est précisément ce qu'elle était en train de faire à mon contact. En l'espace d'un peu plus d'une heure avec moi, elle frôle plus l'humanité qu'elle ne doit pouvoir vraiment l'imaginer. Et lorsque je lui donne tâche de se trouver des vêtements, une tâche plutôt humaine, je la vois se mettre à l'oeuvre avec beaucoup d'entrain. Elle s'installe sur le comptoir, le regard porté sur l'ordinateur tandis que je pèle et coupe les tomates en quartier avant de tourner un peu les poivrons qui reviennent dans la poële. Les quartiers de tomates commencent à fondre dans la poële avec les poivrons quand Scarlet me dit avoir fait son choix et même avoir effectué un classement pour supprimer éventuellement certains articles. Je ne regarde aucun des articles qu'elle a choisi, les montants sont à peu près ce à quoi je m'attendais pour faire une toute nouvelle garde-robe. L'argent n'est pas un problème, ne l'a jamais été et tout ce qu'elle a mis dans les paniers se retrouve commandé.

« Je te fais confiance. »

Ce n'était pas qu'une petite phrase lancée comme ça je la prononce en la regardant au fond des yeux, non ce n'était pas juste une confiance qui se résumait à un choix de vêtements. Je lui faisais confiance, tout simplement, mais voilà finalement que tombe la question que je redoutais d'entendre.

« On va commencer par un petit quelque chose, j'apprécierai beaucoup que tu me tutoies. »

Ce n'était pas grand chose mais rares étaient les androïdes autorisés à tutoyer leur propriétaire. J'ignorais comment se comportaient les humains avec des partenaires idéales en revanche mais je m'imaginais mal en couple et me vouvoyant. Je laissais cela aux snobs.

« Nous concernant, je pense que le plus sage est de partir sur un jeune couple, nous nous connaissons peu et tu as emménagé chez moi. Cela nous laissera le temps de nous découvrir l'un et l'autre, d'apprendre l'un de l'autre. »

Je remue un peu le contenu de la poële ou les tomates sont en train de fondre au moment où j'ajoute des épices.

« Concernant la séduction, je laisse cela à ta discrétion de décider de te rapprocher de moi, où, quand et comment. La séduction chez les humains est quelque chose de spontanée, c'est une envie, un désir, ce n'est pas quelque chose qu'on se dit qu'on va faire comme un travail. Si tu en as l'envie alors tu le fais, si tu as envie d'un peu de temps pour toi c'est ton droit également. »

Je parlais sans doute de concepts abstraits pour une androïde, le temps libre … comment un androïde peut se représenter le temps libre ? Le temps pour soi ?

« Concernant tes tâches et bien je n'ai aucun désir de te traiter comme une esclave et te dire de t'occuper de tout dans la maison. Généralement les humains se partagent les tâches et c'est ce que nous allons faire. »

Je me tourne finalement vers elle, la regardant dans les yeux avec un sourire.

« Je sais que tout cela doit te sembler complexe mais je souhaite que mènes une vie aussi proche de celle d'une humaine possible. Je sais que ça peut sembler étrange à demander à une androïde mais cela te permettra de mieux comprendre la notion de couples, de vie à deux. Alors voilà ce que je te propose, je m'occupe de la cuisine et du repassage, tu t'occupes des machines de linge et du ménage. Nous faisons la vaisselle et les courses ensembles. Est-ce que ça te convient ? »

Je négociais avec une androïde … ça risque de mettre un sacré bordel dans sa programmation, surtout lorsque je parlais de lui faire connaître une vie proche de celle d'une vie humaine.

« Surtout, si quoi que ce soit que je te demande te gêne, te rend perplexe ou que tu ne comprends, tu ne dois pas hésiter à me le dire. Je sais que ça doit te sembler complètement fou de te demander d'accepter de découvrir une vie presque humaine mais … j'espère que cela te plaira. »
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Scarlet
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Message(#) Sujet: Re: Glimpse of someone else [Jefferson!] Glimpse of someone else [Jefferson!] - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Juil - 20:54

Sans même un regard pour les produits, ou même et surtout leur prix, Jefferson les commande. Ce qui me ferait presque regretter de n’en avoir pas plus choisi. Mais après tout, il y a déjà plus de lingerie que de tout le reste, et je ne peux pas m’habiller que de ça non plus… Il ponctue son achat d’une phrase que je range instinctivement dans un dossier « expressions importantes. » Il n’y a rien qui me l’indique, et pourtant je sais qu’il ne parle pas uniquement de sa confiance dans le choix de ma garde robe. Plus tard dans la soirée, quand Jefferson sera endormi et loin dans ses rêves, chaque mouvement de ses lèvres, chaque muscle utilisé sera découpé, enregistré et mis dans une base de données pour, lorsque je retrouverai cette expression, des alertes se déclenchent pour me permettre d’établir un protocole en fonction de la situation.

Mais pour l’heure, on en est loin, d’autant que je sais que mes questions d’usage ont de quoi briser la magie voulue par TALOS. C’est juste que d’ordinaire, les humains disent d'eux-mêmes ce qu’ils attendent. Mais lorsque confrontée à un individu comme Jefferson, je me suis sentie dans l’obligation de lui poser la question. D’autant que je ne dispose plus d’aucun système qui pourraient me permettre de trouver seule cette réponse… alors même si je dois écarter un instant ce semblant de réalité, j’ai besoin de comprendre mon rôle. Et Jefferson me l'explique aussi simplement qu’il le peut je suppose, mais d’une telle manière que je ne peux qu’être perdue.

Évidemment, certaines réponses sont des simples formalités. Le tutoiement, évident, dont j’attendais simplement l’autorisation formelle avant de l’utiliser. Le jeune couple, d’accord. Tant mieux, même, si on considère que mes protocoles pour la vie de couple ont disparu. Mais dès qu’il parle du temps pour moi, je commence déjà à m’interroger. Je comprends les mots, je comprends aussi ce qu’ils représentent pour un humain. Mais je n’ai jamais eu de « temps libre. » Enfin, si, quand mes propriétaires dorment, lorsque mes protocoles de vérification du sommeil et de surveillance de la maison sont activés. Mon « temps libre », c’est aussi quand je ne reçois pas d’ordre. Auquel cas, je reste bien sagement debout, bras croisés dans mon dos, en attendant la prochaine tâche ou les instructions imprévues. Théoriquement, les humains sortent, regardent des écrans, voient des amis. Je peux regarder des écrans à longueur de journée dans ma tête. Je n’ai pas besoin de sortir, pas réellement. Et je ne pense pas avoir d’amis. Ne sachant comment réagir, je me contente donc de hocher poliment de la tête.

La suite n'en est pas moins compréhensible. Je ne connais aucun humain qui veuille « partager » les tâches, d'ordinaire bien trop content de se délester de ces obligations. Mais au moins, même si je ne comprends pas le pourquoi de la chose, faire la lessive et le ménage sont des tâches que je suis parfaitement à même d'accomplir.


« Bien entendu, cela me convient Jefferson, dis-je, un sourire involontaire flottant sur mes lèvres. »


L'idée de me comporter à ses côtés comme une humaine était délicieusement contraire aux règles. Enfin, non. Pas vraiment aux règles. Juste, aux procédures communes. Après tout, les androïdes n'étaient-ils pas en permanence séparés en toute chose des humains ? Leur humanité opérait comme une séparation, quelque chose que nous ne serions jamais capables d'atteindre. Et pourtant, Jefferson me demandait de me comporter comme telle. Presque comme... Comme son égale ? Non. Il avait bien dit « presque. » Je n'étais pas humaine. Je ne devais pas penser le contraire. Je ne pouvais pas, en théorie. Je fronçais très légèrement des sourcils à cette pensée. Etais-je, à cet instant, en train de désobéir à ma programmation ? Etais-je en train de développer des comportements imprévus par le simple fait de penser que je pouvais ressembler à une humaine ? Ma LED s'illumina brièvement de rouge, signe de ma concentration, avant de balayer ces réflexions un peu trop philosophiques pour revenir dans la réalité.


« Je suis sûre que passer du temps à tes côtés me plaira, Jefferson, répondis-je finalement, retrouvant le calme qui me caractérisait. J'aime déjà apprendre de nouvelles choses, même si ça n'est pas évident. Peut-être que nous pourrions ce soir jouer à un petit jeu pour apprendre à mieux nous connaître ? demandais-je, l'air légèrement espiègle, comme si je m'apprêtais déjà à jouer. »


Je ne disposais pas à proprement parler de base de donnée sur des jeux pour adulte, mais j'avais quelques vagues notions de ce qu'aimait faire les jeunes en soirée. Et puis, c'était un moyen comme un autre d'apprendre à nous connaître, s'il acceptait. Oh, je me doutais bien que jouer pouvait paraître enfantin et n'avait par conséquent rien de très séduisant, mais dans le même temps... J'aimais bien jouer. Jouer était reposant et toujours intéressant. Si Jefferson l'acceptait, évidemment.
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Message(#) Sujet: Re: Glimpse of someone else [Jefferson!] Glimpse of someone else [Jefferson!] - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Juil - 21:24

De tout le temps que Skylar avait passé avec ma femme et moi, je n'avais que très rarement vu sa petite LED virer au rouge vif. Celle de Scarlet en revanche l'avait déjà fait plusieurs fois et je savais pertinemment que j'en étais la cause. Je lui demandais des choses "contre-nature". Je lui avais demandée de se défaire d'une partie de sa programmation, de se débarrasser de plusieurs programmes qui lui permettaient d'accomplir sa tâche correctement. Pourtant à aucun moment mes demandes ne semblent la choquer. Elle obéit docilement, à la façon d'une androïde, quitte à se retrouver perdue mais même là, elle essaye accomplir de faire ce que j'attends d'elle et j'apprécie énormément ces efforts. Elle n'en a pas nécessairement conscience mais elle est très humaine dans ses agissements en cet instant et cela depuis qu'elle avait pris place à mes côtés. Son existence allait beaucoup changer. On m'avait dit qu'elle ne se souvenait plus de son passé avec ses anciens propriétaires, peu importait la vie qu'elle avait eu avant, sans doute celle habituelle d'une androïde contrainte à toutes les corvées et taches sans oublier d'être là pour le "divertissement" de son propriétaire. Si elle en gardait une trace dans sa mémoire, un quelconque souvenir, je devais lui paraître complètement fou dans ma façon de faire. Je l'humanisais au maximum, non dans le but de la faire dévier de sa programmation, mais de lui permettre d'approcher au maximum d'une vie humaine. Hélas, elle ne sera jamais humaine, jamais vraiment humaine mais j'espérais lui permettre de s'en approcher au maximum pour voir si cette vie pouvait lui plaire ou non.

Son approbation concernant les tâches me plaisaient, j'appréciais qu'elle n'ait pas eu un commentaire sur le fait qu'elle pouvait s'occuper de tout, ce n'est pas ce que je désirais. Je voulais qu'elle découvre ce qu'est le temps libre, qu'elle puisse voir le monde par elle-même de ses yeux, découvrir ce qu'elle aime et ce qu'elle n'aime pas sans que je le lui dise. Qui sait si elle n'avait pas … l'âme d'une grande musicienne capable de jouer du violon divinement et sans que cela lui soit programmé mais bien en apprenant comme le ferait un humain, avec des erreurs, en devant recommencer et comprendre. Cela risquait de lui être difficile je n'en doute pas mais elle apprendrait. J'allais lui apprendre à profiter du temps libre. Ca promettait d'être quelque chose de particulièrement complexe et malgré le hochement de tête approbateur qu'elle m'a donnée j'ai un doute réel sur le fait qu'elle ait compris. Il allait falloir que je creuse un peu dans cette direction là pour vérifier ce qu'elle avait compris. Cela dit, il restait encore quelques petites choses à corriger pour lui donner "l'air" plus humaine. Je ne parlais pas de retirer sa LED mais bien de son attitude, sa façon de se tenir et de parler.

« Tu sais, les humains ne s’appellent pas par leur prénom à chaque phrase ou presque. Je dirai qu'il n'y a que toi et moi dans cette pièce donc … je me doute que c'est à moi que tu parles. »

Je dis ça avec un petit sourire encourageant, conscient qu'encore une fois c'était à sa programmation que je m'en prenais. Certes là, il s'agissait simplement de sa façon de parler, de s'adresser à moi, ce n'était vraiment pas grand chose en apparence mais pour elle, cela signifiait apprendre à parler d'une nouvelle façon. Eteignant la plaque électrique maintenant le repas prêt, je me sers une assiette avec un peu de riz avant de m'asseoir à table, l'invitant d'un signe de main à prendre place face à moi.

« C'est difficile d'apprendre, même pour les humains. Surtout pour eux. Les humains oublient, ne cherchent pas à être logiques, enfin pas toujours. Si tu te sens perdue au moment d'apprendre, que tu ne comprends pas quelque chose que tu vois, tu ne dois pas avoir peur de me demander. »

L'invitation est sincère alors que je goûte ce que j'ai préparé. J'ai beau l'avoir fait des dizaines de fois depuis le décès d'Emilia, je n'arrivais pas à retrouver les mêmes saveurs que lorsqu'elle le préparait. Pourtant j'utilisais les mêmes épices, les mêmes ingrédients mais ce plat avait toujours un goût différent de celui de ma femme. Je repense à ce que l'androïde avait dit, son idée de jeu. Je m'avoue surpris de cette proposition mais je l'accueille avec plaisir.

« Oui. Ca me semble une très bonne idée. A quel genre de jeux est-ce que tu penses ? »

Une androïde qui propose de jouer, voilà qui était surprenant et qui suscitait ma curiosité au plus haut point.
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Scarlet
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Message(#) Sujet: Re: Glimpse of someone else [Jefferson!] Glimpse of someone else [Jefferson!] - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Juil - 22:10

De toute évidence, paraître humaine n'est pas chose aisée. Même si Jefferson est, je n'en doute pas, un excellent professeur, certaines choses sont si... Ancrées dans ma programmation que je ne sais pas si je suis capable de m'en défaire, ou, au pire, de les ignorer. Heureusement, ce qu'il me demande à l'instant n'est pas si compliqué que cela. Même si cela suscite de nombreuses questions. Comment suis-je censée l'appeler, si ce n'est par son prénom ? Un surnom ? Il me semble qu'il devrait tout de même l'approuver, au minimum, avant de l'adopter. Ou... Rien ? Juste... Rien ?


« Je.. Tâcherais de m'en souvenir, alors, dis-je avec un nouveau sourire, un peu coupable. »


Etrange. Ça n'est pas forcément désagréable de ne l'appeler par son prénom, mais ça n'est pas... En fait, ça n'est pas grand-chose. Assez étrange. Après, je sais qu'il ne m'a dit cela que pour m'améliorer, alors je note bien évidemment le point dans une de mes routines. Je sais qu'il ne m'en veut pas. Pas pour ça, en tous cas. Il a dit que j'avais le droit de faire des erreurs. Et l'appeler par son prénom à chaque phrase ne devait pas constituer une infraction majeure, n'est-ce pas ?

Je le suis à table, hésitant une bonne seconde, avant de tirer la chaise pour m'y asseoir. Ce n'était pas forcément habituel qu'une androïde puisse s'asseoir pendant le repas, se tenant généralement à côté pour pouvoir servir tout ce dont le propriétaire avait besoin. Si mes logiciels d'analyses étaient encore activés, je serais d'ailleurs probablement en train d'analyser le niveau de sécheresse dans sa bouche, ses réactions au repas, proposer divers condiments pour lui permettre un repas plus agréable... Alors forcément, sans tous ces gadgets, la tâche était quasiment impossible. Et ce d'autant plus que je ne pouvais pas vraiment me tenir prête pour l'assister.

Croisant mes jambes, cherchant une position confortable, reposant mon visage sur mon poing, je l'observe avec attention, lui et son assiette, pour essayer de deviner ses goûts culinaires. Même s'il a dit vouloir faire la cuisine, peut-être que cela lui ferait plaisir que je fasse quelques petits plats un jour...! Les humains divulguaient une partie d'eux-mêmes à-travers leurs préférences, et je ne devais pas laisser échapper ces petits détails qui pourraient avoir leur importance un jour. Et puis, ce n'est pas comme si je manquais d'espace libre pour écrire tout cela.

Malgré sa proposition que je pense sincère, je sais que je ne peux pas encore me permettre de poser la mère de toutes, celle qu'il est trop tôt pour poser. Je le sais, malgré la pause de mes logiciels. La question qu'il est presque interdit de poser à son humain propriétaire. Le simple pourquoi de l'achat, le pourquoi, la justification d'avoir acheté une androïde. Visiblement, je n'étais pas là pour la praticité, pas pour accomplir des tâches ménagères, ni même pour être une partenaire idéale d'entrée de jeu. Je notais mes hypothèses, ayant le sentiment que le jour où je serais capable d'y répondre seule serait le jour où j'aurais compris Jefferson.

Le jeu que j'avais proposé plus tôt ne semble finalement pas oublié, ni lui déplaire, au contraire. Je réplique d'abord avec un sourire en me redressant, m'approchant de lui pour m'asseoir sur une chaise à sa droite. Être en face donne des angles de vues intéressants, mais il semble si... Loin, que j'ai l'impression de ne pas réussir à en apprendre sur lui autant que je le pourrais. Posant une main sur la table, je pianote de mes doigts en réfléchissant. A vrai dire, je n'avais pas encore arrêté mon choix sur un jeu en particulier, et maintenant que je dois choisir, je n'ai que l'embarras du choix.


« J'ai pensé à de multiples choix, mais nous pourrions jouer aux échecs, si tu aimes ça. A chaque coup, on doit dire quelque chose que l'on aime, ou que l'on n'aime pas. Et si on prends une pièce de l'autre, on peut poser une question. Qu'est-ce que tu en penses, ch... Chéri ? »


Ma voix est légèrement hésitante sur le surnom. Est-ce trop tôt ? Est-ce qu'il le déteste ? Est-ce que je ne devrais pas ? Ma LED se colore de jaune un instant, alors que je me pose mille questions. Mais c'est un test. Un test que seul Jefferson peut valider, ou infirmer. Comme une procédure scientifique, logique, avec des coups, et des réactions. Exactement comme la partie d'échecs que je viens de proposer.
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Message(#) Sujet: Re: Glimpse of someone else [Jefferson!] Glimpse of someone else [Jefferson!] - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Juil - 22:40

Scarlet semble vraiment prête à tous les efforts pour moi, elle ne dit pas souvent "non", en fait elle ne l'a jamais dit et je ne suis pas sûr qu'elle en soit capable. Mais ça ne me dérange pas pour l'instant, je lui permets de mettre en place une existence presque humaine même s'il allait me falloir lui apprendre ce qu'est le temps libre et cela promettait d'être vraiment délicat et difficile. J'étais prêt à faire cet effort mais seulement si elle y était prête et jusque là, elle se montre partante et ça me fait vraiment plaisir. Elle provoque un autre sourire en disant qu'elle tachera de se souvenir de ne pas utiliser mon prénom à toutes les phrases. Je sais que les androïdes sont programmés ainsi, sans doute pour faire sentir leurs propriétaires à l'aise. Répéter le prénom d'une personne c'est du commerce, de la base, parce que ça fait partie de la psychologie humaine : ça fait sentir valorisé, ça fait sentir divinement bien.

« Je n'en doute pas une seconde. »

Elle ne peut pas oublier. Sauf évidemment si son propriétaire lui dit d'effacer sa mémoire comme je lui avais dit d'effacer une grande partie de sa programmation. Mais c'est tout simplement impossible pour elle d'oublier et de ne pas se souvenir. C'est dans son fonctionnement et contre ça je ne peux absolument rien faire. Je n'ai aucun moyen de recréer ces oublis que les humains peuvent avoir. Ce n'est pas grave, je veux qu'elle ressente ce que ça fait d'être une humaine pas qu'elle le devienne. Le meilleur des androïdes et le meilleur des humains, voilà ce que j'aimerai qu'elle soit. Une androïde capable de ressentir et apprécier la vie comme une humaine. Finalement comme une déviante. Mais si possible le côté "Les humains sont nos ennemis, il faut les anéantir" en moins. Est-ce que je crois que la paix est possible entre humains et déviants ? Oui. Mais pas si nous continuons de les utiliser comme nous le faisons. Quoi qu'il en soit, je profite de mon diner, sous l'oeil curieux de Scarlet que j'ai invité à s'asseoir et qui a semblé avoir un doute. Normalement elle devrait être debout, à attendre un ordre ou simplement que mon verre soit vide pour le remplir mais les humains ne se comportent pas ainsi. Enfin ils l'ont fait. Il y a bien longtemps. C'était une autre époque à laquelle les humains n'ont pas franchement envie de revenir. Généralement on y construisait des pyramides ou d'énormes édifices religieux, généralement pas de la confession de ceux qui les construisaient curieusement.

Sa proposition de jeu acceptée, je l'entends me proposer de jouer aux échecs dans une version surprenante. J'aime sa créativité mais ce n'est pas tant ça qui m'a plu dans ses mots que son choix de verbe. Penser. Elle a pensé. Elle n'a pas dit avoir réfléchi ou calculé, non, elle a pensé. Bien sûr je pourrai me dire que c'est son centre du vocabulaire qui a choisi ce mot mais je ne peux m'empêcher de me dire qu'il y a plus que ça. Après tous les androïdes sont faits pour être totalement et implacablement logiques alors "penser" ne devrait jamais être utilisé pour parler d'eux. Pourtant ça a été le cas, à l'instant.

« C'est peut-être un peu tôt pour ce genre de surnom, du moins pour celui-là. Quand je disais de moins utiliser mon prénom, je voulais dire de simplement ne pas répondre à ta programmation, chaque fois qu'elle veut me nommer. Depuis que nous sommes ensembles, j'ai dû prononcer ton prénom trois fois … cinq grand maximum. Ca fait beaucoup plus naturel et humain. »

Je ne dis rien sur son choix de verbe, la pauvre va finir par avoir un fusible qui disjoncte si je continue de faire virer sa petite LED au rouge. Pas que cette couleur ne lui aille pas, au contraire, le bleu et le rouge doivent être divins sur elle, et probablement aussi le verre pour répondre à sa chevelure auburn. Le jaune en revanche ce n'est pas super. Oublions un peu ces considérations.

« Je t'avoue que pendant un instant j'ai eu peur que tu proposes un jeu à se dénuder mais ton idée me plait bien. A ceci prêt que, si je sais jouer aux échecs, je n'ai pas de plateau de jeu. Cependant j'ai un jeu de fléchettes. On peut éventuellement utiliser ça. »

Je réfléchis un peu tout en terminant mon assiette.

« On joue du côté marqué de 1 à 20. De 1 à 10, on dit quelque chose qu'on n'aime pas, de 11 à 20 quelque chose qu'on aime. Si on tire dans le mile on a le droit de poser une question à l'autre, si on tire dans la zone autour du mile c'est l'autre qui pose une question. Bien sûr tu n'as pas le droit d'utiliser tes logiciels de calcul, ça serait de la triche, tu joues uniquement à l'instinct. Ca te semble bien ? On devrait peut-être imaginer un truc si quelqu'un tire à côté … tu as une idée ? Devoir répondre à deux questions, peut-être ? »

Débarrassant la table, je m'adaptais à sa proposition avec les jeux que j'avais. Les fléchettes semblaient le plus adapté pour le coup.
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