Je t'ai rien demandé (feat Viktor)

Les choses s’étaient passées vite. Trop vite. Si Fenwick détestait les humains, ce n’était pas pour rien. Ils avaient toujours su lui montrer qu’il avait raison de se méfier d’eux et qu’ils n’étaient que des boules de haine sur pattes, prêts à les détruire s’ils osaient seulement désobéir. Ils les considéraient comme des objets serviles, tout juste bons à servir de défouloir ou à faire des tâches répugnantes qu’eux même ne voulaient pas faire. Aujourd’hui encore il avait la preuve que les hommes étaient mauvais. Entre ses doigts coulait son sang blanc, signalant qu’il avait bien été touché par le coup de feu tiré. Les humains avaient aussi la fâcheuse tendance à être armés jusqu’aux dents. Fenwick n’avait jamais compris pourquoi ils se sentaient obligés de faire les beaux avec des armes de mort mais cela confirmait son idée que l’humain attendait le moindre prétexte pour faire la guerre, pour détruire et tuer. C’était l’essence même de cette espèce et il espérait qu’elle disparaisse un jour. Mais pour le moment c’était lui qui risquait de disparaitre s’il ne trouvait pas de sang pour compenser la perte. Son diagnostic ne révéla aucune pièce vitale endommagée mais elles risquaient de le devenir si elles n’étaient plus alimentées correctement. Il appuya sa main sur le trou présent dans son torse par lequel le liquide s’échappait, essayant de ralentir la perte de sang. Il ne remarquait même pas qu’on pouvait le suivre à la trace à cause des traces blanches laissées au sol après son passage. Ses pas le menèrent devant un magasin de pièces de rechanges d’androïdes, fermé à cette heure là. Evidemment. De toute façon qu’aurait-il fait si ça avait été ouvert ? Il n’aurait pas braqué le magasin mais il aurait pu peut-être voler. Là il était coincé. Il songea à cautériser la plaie mais il n’avait rien pour faire des flammes. Par chance il trouva un briquet sur le sol mais cela ne suffirait pas à créer la flamme nécessaire pour reboucher le trou. Bousculé par ses propres pensées, il se laissa tomber sur le banc le plus proche de lui, cherchant à réfléchir à une solution qui le sauverait de ce mauvais pas. Si seulement il avait réussi à joindre Icarus, il n’en serait sans doute pas là.

Affalé sur son banc, Fenwick se demandait ce qui allait se passer à présent. Il aurait du être prévoyant et voler des composants mais qu’en aurait il fait et où les aurait il cachés ? Les humains étaient encore plus fragiles qu’eux mais au moins ils étaient soignés par leurs pairs. Là, il pouvait bien mourir sur son banc que personne n’y prêterait attention. Mais il avait déjà assisté à la mort d’un humain sans que les autres ne lèvent le petit doigt. Un homme qui vivait dehors, à la rue, sans toit pour se protéger. Pourtant il était humain mais il était traité par ses semblables comme s’il était un androïde. Avec dédain et indifférence. C’était triste et Fenwick espérait trouver une solidarité chez les androïdes qui n’existait pas chez leurs créateurs. Sauf que là il était seul. Il ne le fut pas bien longtemps car un homme se dirigea vers lui. Enfin un semblant d’homme car il n’était ni très grand ni très large. Ce n’était plus un garçon mais pas un homme vraiment non plus. Il était cependant du sexe masculin, même sans analyse, il le voyait bien. Il avait l’air affolé de le voir ainsi et Fenwick ne comprenait pas pourquoi. Ils ne se connaissaient pas. Il ne se formalisa pas du tutoiement vu que la plupart des androïdes se faisaient tutoyer. A quoi bon adopter une forme de politesse avec un meuble après tout ? Fenwick l’observa d’un œil méfiant, ne répondant pas. L’homme se présenta et assura pouvoir l’aider mais Fenwick en doutait. « Pourquoi m’aider ? Qu’est ce que tu veux ? » C’était difficilement concevable pour Fenwick qu’un humain désire l’aider, surtout sans contrepartie. Bien qu’il détestait les humains, il ne lui fallut pas longtemps pour réaliser qu’il risquait de se désactiver s’il n’était pas soigné rapidement. Il retira sa main pour montrer l’endroit de l’impact de la balle sans ciller. Pas vraiment de douleur mais il savait qu’il fallait reboucher ça. « Fuite de liquide interne. » Son ton était froid et méfiant et il ne voulait pas trop dévoiler de faiblesse mais il sentait que pour le moment il n’avait pas trop le choix. Il restait sur ses gardes néanmoins.

Fixant l’homme qui lui faisait face, Fenwick ne comprenait pas pourquoi il l’observait de la sorte. Ils ne se connaissaient pas et il n’avait donc pas à être inquiet de son état. D’autant plus que Fenwick lui aurait bien arraché la tête s’il était en pleine possession de ses moyens. Oh même comme ça il aurait pu mais il ne voulait pas risquer de trop gigoter et de se vider encore plus vite de son sang. Mais ce petit homme insistait et semblait touché par l’état de l’androïde qui le regardait toujours d’un œil méfiant. « Je ne t’appartiens pas. Pourquoi vouloir me  réparer ? » Peut-être allait il en profiter pour le démonter ou le reformater. Fenwick avait une confiance très faible en l’être humain. Cependant l’homme semblait réellement touché par l’état de l’androïde qui ne savait plus quoi penser. Même s’il ne répliqua pas, il comptait effectivement leur faire la même chose. C’était un crime et ce genre de chose ne devait pas rester impunie, qu’il s’agisse d’un humain ou d’un androïde. Fenwick se tendit un peu en le voyant fouiller dans sa poche mais se détendit en voyant qu’il s’agissait juste d’un mouchoir. L’androïde attrapa l’objet pour le fourrer dans le trou afin de le boucher comme il pouvait. Une chance qu’il ne ressentait presque pas la douleur. Un humain ne l’aurait sans doute pas supporté. « Qui est Trevor ? » Il semblait logique qu’il s’agisse d’un androïde mais savoir qu’un homme avait un androïde en esclavage ne plaisait pas vraiment à Fenwick. Peut-être qu’il pourrait l’aider à s’enfuir, à réaliser qu’il était exploité. C’est surtout pour cette raison qu’il se leva pour suivre l’homme. « D’accord, je viens. Guide moi. » Au pire, il n’aurait aucun mal à tuer cet humain.

How To Save A Life —

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— Fenwick & Viktor

Sourire. Le sourire est une marque de sympathie et je veux me rendre aussi sympathique que possible envers cet androïdes. Pourquoi ? Parce qu'il est du gabarit de Trevor et pourrait facilement me blesser ou pire si il le souhaitait. Et parce qu'il est blessé, ce qui fait de lui un être méfiant, inquiet quant à sa situation et qu'il faut qu'il ai assez confiance en moi pour me laisser l'aider. Cela peut sembler surprenant qu'un inconnu souhaite aider un androïde inconnu et blessé, mais n'est ce pas là, la normalité à laquelle l'on devrait tous prétendre ? Une personne est blessé on l'aide. Qu'importe la couleur de sa peau, qu'importe la couleur de son sang. La question m'est d'ailleurs poser sous un regard méfiant et un ton presque agressif. « Et je ne veux pas que tu m'appartienne. Je veux juste aider une personne blessé. Ensuite je te laisserai reprendre ton chemin. » Je lui souris de plus belle. Me croit il ? Je ne sais pas. Le monde est si sombre ces derniers temps. Les humains créent les androïdes puis les blâment pour leur fonction, leur existence, profite de leur ressemblance à l'humain pour laisser parler leurs plus vils instincts...l'humanité me dégoûte...j'en viendrais à préférer les androïdes au humains. Mais l'important en cet instant n'est pas ma façon de voir le monde, mais soigner cet homme. Oui, un homme, c'est ce qu'il est. Je sors un mouchoir pour l'aider à stopper un peu le saignement et vois sa mâchoire se crisper, l'ais je effrayer ? Il est blessé par balle, certainement que je l'ai effrayé, il a du penser que je voulais lui tirer dessus moi aussi. Je le laisse pourtant récupérer le morceau de tissus et le mettre dans cette blessure, me faisant grimacer quelque peu. « Ne te fais pas mal tout de même...c'est pas le but. » Les androïdes souffrent ils ? Je le crois. Si ce n'est physiquement, alors c'est moralement, peut être même émotionnellement, car, ils sont capable de sentiment...n'est ce pas ? Encore une chose que j'aime croire. Je lui parle de Trevor, des poches de sang que j'ai à la maison. Je dois également avoir de recoudre sa blessure , a moins qu'il faille une pièce de rechange ? Si c'est le cas, j'irai en acheter une demain quand la boutique Talos sera ouverte. Mais à parler ainsi de mon ami, la question se pose. Qui est Trevor ? Une question simple, une réponse complexe ; Qu'est il ? « C'est un androïde qui vis avec moi, mon meilleur ami. Je suis sur que vous vous entendrez bien. » Cet intervention sembla le calmer, le convaincre. Le fait qu'il y ai un autre androïde le rassurais peut être, il ne se sentirai ainsi pas seul. Aussi se leva t il, m'invitant à le guider et mon sourire s'élargit. « Super ! Ma voiture n'est pas bien loin tu peux marcher ? Tu as besoin d'aide ?  Faut que je prévienne Trevor ! » Une pile...je suis une pile lorsque je suis content et le voir me suivre me rendez on ne peut plus heureux. Je sortais ainsi mon téléphone, appelant Trevor en direct. « Coucou Trevor ! C'est moi, tu pourrais préparer une poche de sang blanc, ainsi que la chambre d'ami et des vêtements ? J'ai rencontré un androide blessé qui a besoin d'aide, il fait a peut prêt ta taille. Le temps de prendre la route et on est là. » J'écoutais sa réponse, le rassurais sur le fait que l'androide avait l'air amical et avait surtout besoin d'aide et qu'on serait bientôt à la maison avant de raccrocher, prenant doucement la marche vers mon véhicule. « Il prépare tout pour ton arrivée. D'ailleurs je ne t'ai pas demandé ton prénom. Et je te tutoie depuis tout à l'heure mais tu préfère peut etre que je te vouvoie ? Le prends pas mal, je tutoie tout le monde, je trouve que c'est plus sympathique. »

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Pour Trevor:

Même si l’homme souriait, Fenwick n’en restait pas moins méfiant. Il savait que certains humains affichaient des émotions bien différentes de leurs réelles pensées. Ils étaient assez difficiles à décrypter et donc à croire. Fenwick estimait néanmoins pouvoir se débarrasser de l’homme si jamais il décelait quelque chose de louche chez lui. Il disait lui laisser sa liberté une fois qu’il serait soigné mais l’androïde était comme Saint Thomas. Il ne croyait que ce qu’il voyait. « Qu’est-ce que ça peut te faire si je meurs ? » La question n’était pas agressive, juste curieuse. Il ne voyait vraiment pas pourquoi cet homme s’inquiétait pour lui mais il se leva malgré tout pour le suivre. Tout réticent qu’il était, il savait qu’il avait besoin de soins. Et le mouchoir qu’il lui avait fourni ne suffirait certainement pas à empêcher sa désactivation. Il lui fallait du sang et il le savait. L’homme semblait avoir mal à sa place rien qu’à le regarder faire. « On ne ressent pas la douleur. Ca ne risque pas. » Bon ils la ressentaient légèrement mais ce n’était pas vraiment désagréable pour eux. C’était juste un indicateur, un signe qu’ils étaient endommagés. Ce qui l’intrigua était le fait qu’il possédait un androïde mais ne savait pas ce genre de chose. Peut-être ne s’intéressait il pas du tout à son esclave mécanique. Pourtant il ne nomma comme étant son meilleur ami, faisant hausser un sourcil interrogateur à Fenwick. Voilà qui était paradoxal et il ne savait plus trop quoi penser. « Ami avec une machine faite pour ça, ça ne compte pas. » Pour lui, Trevor devait être un androïde de compagnie, rien de plus. Sûrement pas un déviant sans quoi son propriétaire s’en serait débarrassé depuis longtemps. Les humains aimaient tout contrôler. Fenwick eut presque envie de rire quand l’homme lui proposa de l’aide pour aller jusqu’à sa voiture. Vu leur différence de carrure, il était à peu près certain de l’écraser s’il s’appuyait sur lui. « Je peux marcher. » L’homme avait l’ait tout excité, ce qui le rendit d’autant plus méfiant. Il écouta d’un oreille curieuse de coup de fil pour prévenir le fameux Trevor. Fenwick ne comprenait pas pourquoi il parlait de préparer une chambre d’ami. Pour quoi faire ? Mais il préféra ne pas se manifester. L’androïde reposa les yeux sur l’homme tout en le suivant vers sa voiture. « Fenwick. C’est comme cela que l’on m’a nommé. Et pour le reste, je m’en fiche. Je n’ai jamais vu personne vouvoyer un androïde. Quel est ton nom ? » Certainement pas un nom de machine.